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D’une guerre Ă  l’autre, Couleurs de l’incendie nous raconte l’histoire de Madeleine PĂ©ricourt, sƓur d’Edouard PĂ©ricourt, fille de Marcel PĂ©ricourt et femme d’Henri d’Aulnay-Pradelle, trois des personnages principaux d’Au revoir lĂ -haut le premier volet de la trilogie de Pierre LemaĂźtre, paru en 2013. Alors que la jeune femme se retrouve Ă  la tĂȘte de la maison PĂ©ricourt aprĂšs la mort de son pĂšre qui survient au dĂ©but de ce second roman, la jeune femme va tomber de Charybde en Scylla avant de prendre sa revanche. Attention ! La suite du texte dĂ©voile l’intrigue. Si vous n’avez pas encore lu le roman, passez au 2. Critique. 1. RĂ©sumĂ© 1927-1929 En fĂ©vrier 1927, sept ans aprĂšs le suicide d’Edouard PĂ©ricourt, on s’apprĂȘte Ă  enterrer Marcel PĂ©ricourt. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique Gaston Doumergue est venu rendre un dernier hommage Ă  son ami PĂ©ricourt » quand soudain, Paul, le fils de Madeleine et d’Henri d’Aulnay-Pradelle, monte sur le rebord de la fenĂȘtre du deuxiĂšme Ă©tage, saute dans le vide et s’écrase sur le cercueil de son grand-pĂšre. Le Professeur Fournier conduit l’enfant de sept ans Ă  l’hĂŽpital de La PitiĂ©, accompagnĂ© de Madeleine et du prĂ©cepteur de l’enfant, AndrĂ© Delcourt, trĂšs contrariĂ© de ne pouvoir faire le compte-rendu de l’enterrement. Le convoi funĂ©raire est alors dirigĂ© par Charles PĂ©ricourt, cadet de treize ans du dĂ©funt, dĂ©putĂ© depuis 1906 grĂące Ă  l’argent de Marcel et enlisĂ© dans une affaire louche de corruption dans des chantiers publics. En tĂȘte de cortĂšge, il parle de ses soucis avec Adrien Flocard, second conseiller au MinistĂšre des Travaux Publics. AprĂšs dix heures de coma, Paul est ramenĂ© dans sa chambre et le verdict du Dr Fournier tombe Paul s’est brisĂ© la colonne vertĂ©brale, la moelle Ă©piniĂšre est lĂ©sĂ©e ; paraplĂ©gique, il ne marchera plus jamais. AndrĂ© Delcourt a, malgrĂ© tout, Ă©crit dans la nuit un article sur la cĂ©rĂ©monie Ă  laquelle il n’a pas assistĂ© et il se prĂ©cipite pour l’offrir Ă  Jules Guilloteaux, le directeur du Soir de Paris. Quelques jours plus tard, Charles et Hortense PĂ©ricourt se retrouvent chez maĂźtre Lecerf pour lecture du testament. Madeleine, qui est retenue Ă  l’hĂŽpital, est reprĂ©sentĂ©e par Gustave Joubert, fondĂ© de pouvoir de la Banque d’Escompte et de CrĂ©dit industriel, dite banque PĂ©ricourt. Il fut un temps question d’un mariage avec Madeleine aprĂšs son divorce d’avec Henri d’Aulnay-Pradelle et malgrĂ© qu’elle fĂ»t la maĂźtresse de Delcourt. Mais cela ne s’était pas fait et Joubert en avait conçu une grande contrariĂ©tĂ©. Chez le notaire, Paul est reprĂ©sentĂ© par LĂ©once Picard, la dame de compagnie de Madeleine. Madeleine hĂ©rite de six millions de francs et de la maison, Paul de trois millions en obligations de l’Etat dont la gestion est confiĂ©e Ă  sa mĂšre jusqu’à sa majoritĂ© ; Charles, quant Ă  lui, reçoit deux cent mille francs et ses deux filles, Rose et Jacinthe, cinquante mille francs chacune. Gustave Joubert, qui a consacrĂ© sa vie Ă  la Banque PĂ©ricourt, se sent humiliĂ© avec un legs de seulement cent mille francs. Furieux, Charles conteste qu’on puisse donner une somme aussi importante Ă  un enfant agonisant. Avant de partir, le notaire remet Ă  Joubert la clĂ© du coffre de la bibliothĂšque de Marcel pour qu’il la remette Ă  Madeleine. Mais celle-ci n’a pas la tĂȘte Ă  cela. Deux mois avril 1927 aprĂšs l’enterrement de Marcel PĂ©ricourt, Paul, considĂ©rablement amaigri, est ramenĂ© Ă  la maison. Le fauteuil roulant qu’on lui a achetĂ© est cassĂ© dĂšs le premier jour et Madeleine, prĂ©occupĂ©e par son fils, ne s’occupe plus de rien dans la maison. D’autant que l’enfant fait des cauchemars. Madeleine veut comprendre pourquoi son fils a reproduit le geste de son frĂšre. Elle soupçonne tout le monde et se rapproche du curĂ© de Saint-François de Sales, dĂ©vorĂ©e par un sentiment de culpabilitĂ©. Sa participation au conseil d’administration de la banque est un dĂ©sastre. Un jour qu’elle se laisse aller Ă  une forme d’attendrissement distrait avec Joubert, celui-ci se mĂ©prend et cherche Ă  l’embrasser. Elle le gifle. Il est prĂȘt Ă  donner sa dĂ©mission mais reçoit un mot d’excuses de Madeleine et tout rentre, apparemment, dans l’ordre. De son cĂŽtĂ©, Charles croit s’ĂȘtre sorti de son histoire immobiliĂšre quand un reporter s’intĂ©resse au chantier de la rue des Colonies. Il doit le soudoyer et promettre des publicitĂ©s Ă  Guilloteaux pour son journal. Juillet 1927. Madeleine a voulu que Paul reprenne quelques activitĂ©s cĂ©rĂ©brales mais le jour oĂč AndrĂ© lui fait un cours de morale, l’enfant se met Ă  crier. Charles entreprend une dĂ©marche qui lui coĂ»te auprĂšs de sa niĂšce Puisque, c’était notoire, les femmes n’entendent rien ni Ă  la politique ni aux affaires, il met l’accent sur l’aspect affectif » 308. Il se dit victime d’une manipulation et lui demande trois cent mille francs. Madeleine se montre, cette fois, moins conciliante. Il accuse sa niĂšce de nĂ©gligence envers son fils. Charles se tourne alors vers Joubert qui lui accorde deux cent mille francs. L’inactivitĂ© d’AndrĂ© Delcourt devenant pesante, Madeleine obtient de Guilloteaux qu’il lui confie une rubrique dans son journal. Le 3 fĂ©vrier 1928, Madeleine tombe en portant son fils aux bains. Ils doivent se rĂ©soudre Ă  engager une infirmiĂšre et finissent par embaucher, Ă  contrecƓur Wlladyslawa Ambroziewicz, dite Vladi, une Polonaise qui ne parle pas un mot de français mais qui prend en charge Paul avec Ă©nergie. Elle lit des comptines Ă  l’enfant on apprendra p. 277 qu’elle ne sait pas lire. On achĂšte un gramophone et des disques et Paul dĂ©couvre les Ɠuvres de la cantatrice Solange Gallinato. Au Soir de Paris, la rĂ©daction a pris en grippe AndrĂ© Delcourt qui fait des articles sans ĂȘtre payĂ© c’est Madeleine qui continue Ă  le rĂ©munĂ©rer mais sa chronique est apprĂ©ciĂ©e par les lecteurs. Lors du dĂźner annuel de la promotion Eiffel de Centrale, Gustave Joubert retrouve des camarades de promotion. Sacchetti, qui travaille au Commerce ExtĂ©rieur, lui conseille de s’intĂ©resser au pĂ©trole irakien plutĂŽt qu’à celui de Roumanie. Avril 1928, Paul est de plus en plus passionnĂ© par l’opĂ©ra et par la voix de Solange Gallinato. Il finit par lui Ă©crire une lettre et reçoit bientĂŽt une photo dĂ©dicacĂ©e. Un jour de juillet, AndrĂ© Delcourt se fait agresser par un dĂ©lĂ©guĂ© syndical et Guilloteaux consent, finalement, Ă  lui proposer une rubrique quotidienne en premiĂšre page qu’il signera du pseudonyme de Kairos ». Joubert continue Ă  s’occuper des affaires courantes de la banque et Madeleine semble indiffĂ©rente, mais, un jour, elle lui demande des comptes sur une opĂ©ration au nom de Ferret-Delage qui a abouti Ă  trois cent mille francs de perte. Elle se rend compte qu’elle lui a trop fait confiance. Ce mĂȘme jour, Joubert, avec l’aide de M. Brochet, son comptable, accuse LĂ©once Picard d’avoir dĂ©tournĂ© francs Ă  sa patronne. Madeleine cherche Ă  la dĂ©fendre en voulant doubler son salaire. La jeune femme se jette Ă  ses genoux. En septembre, Paul se rend Ă  l’OpĂ©ra pour assister Ă  un rĂ©cital de Solange Gallinato. La diva de quarante-six ans n’a pas chantĂ© Ă  Paris depuis huit ans. Joubert a rĂ©ussi Ă  lui obtenir des places grĂące Ă  ses relations. A la fin du spectacle, Solange vient voir Paul. Un jour, Madeleine croise par hasard Lucien DuprĂ© qui avait servi comme sergent-chef sous les ordres du lieutenant Pradelle avant de travailler pour lui et d’ĂȘtre citĂ© comme tĂ©moin Ă  son procĂšs. Il est maintenant contremaĂźtre dans une entreprise de serrurerie, rue de Chateaudun. NoĂ«l 1928, alors que LĂ©once parle de la hausse du pĂ©trole roumain, Madeleine dĂ©cide de lui faire un chĂšque pour apurer sa dette et de ne pas en parler Ă  Joubert. LĂ©once l’embrasse lascivement. En janvier, AndrĂ© Delcourt a quittĂ© la maison PĂ©ricourt et Charles entretient Madeleine de la crise Ă©conomique aux Etats-Unis et conseille Ă  sa niĂšce de choisir un investissement moins fragile que la banque en se dĂ©fiant de Joubert. Ce dernier s’énerve quand elle lui fait part de ses doutes et Ă©voque le projet de cĂ©der ses parts pour un portefeuille pĂ©trolier. Quand le Soir de Paris consacre un article au pĂ©trole roumain, Madeleine devient convaincue que Joubert a perdu la main. Gustave et Charles se voient pourtant en secret au Club plus je nie la crise, plus elle y croit. Sa suspicion Ă  mon Ă©gard lui fera sauter le pas. Nous allons y arriver » dit Joubert 168. Leur stratĂ©gie a fonctionnĂ© elle s’apprĂȘtait Ă  commettre un acte dramatique pour elle, mais qui allait les enrichir au-delĂ  de toute espĂ©rance » 169. Joubert conseille Ă  Charles d’investir sur le pĂ©trole irakien. Apparemment, l’actualitĂ© semble donner raison Ă  Madeleine le pĂ©trole roumain est en hausse, l’irakien chute. Madeleine se dĂ©cide. En fin de journĂ©e le 10 mars 1929, si la part d’hĂ©ritage de Paul restait placĂ©e en obligations d’Etat, Madeleine, quant Ă  elle, avait investi l’essentiel de sa fortune dans un portefeuille d’actions pĂ©troliĂšres en Roumanie et de sociĂ©tĂ©s connexes et ne pesait plus que 0,97% du capital de la banque de son pĂšre ». 173. Les avoirs de Madeleine trouvent vite preneurs et elle accepte que Paul se rende Ă  Milan Ă  l’invitation de Solange. Elle est mĂȘme prĂȘte Ă  l’accompagner mais le 9 juillet, jour du dĂ©part, le journal Le Matin titre Grave menace sur le pĂ©trole roumain » et annonce la faillite du consortium sous rĂ©serve d’intervention de l’Etat roumain. Madeleine essaie de joindre Joubert et PĂ©ricourt. En vain. Elle ne peut plus partir avec Paul. LĂ©once partira Ă  sa place mais celle-ci semble avoir disparu. C’est donc Vladi qui partira Ă  Milan. DĂšs le lendemain, Madeleine se rend chez Charles puis au journal Guilloteaux confirme que son journal a vantĂ© l’affaire roumaine. Pendant ce temps, Solange Gallinato de son vrai nom Bernadette Traviers, nĂ©e Ă  Dole dans le Jura, fille d’un cantonnier alcoolique battant sa femme accueille Paul et Vladi Ă  Milan. A l’heure oĂč Paul entre Ă  la Scala, la presse française confirme que l’Etat roumain n’apportera pas son soutien au consortium pĂ©trolier et qu’on a dĂ©couvert un gisement d’une ampleur exceptionnelle en Irak. Madeleine cherche Ă  ĂȘtre rassurĂ©e sur l’étendue des pertes mais Gustave, avec un certain sadisme, ne lui laisse aucun espoir. Elle a tout perdu et il s’est servi d’elle Vous avez perdu votre fortune en mĂȘme temps que je constituais la mienne, c’est tout Ă  fait diffĂ©rent » 199 rĂ©torque Gustave. Au moment de partir, Madeleine aperçoit LĂ©once Ă  une fenĂȘtre du premier Ă©tage. L’HĂŽtel PĂ©ricourt est vendu le 30 octobre 1929 et rachetĂ© par
 Gustave Joubert. Madeleine achĂšte deux appartements, le plus grand, rue Duhesme, destinĂ© Ă  la location, et le second, au 96 rue La Fontaine, au 2e Ă©tage oĂč elle amĂ©nage le 1er dĂ©cembre avec Paul et Vladi. Quelques jours plus tard, on publie les bans du mariage de Mlle LĂ©once Picard et de M. Gustave Joubert. En fin d’annĂ©e, Madeleine adresse ses vƓux Ă  AndrĂ© mais se dĂ©clare trop occupĂ© pour venir les voir. Le jour oĂč il vient, Paul pousse un hurlement qui fait fuir AndrĂ©. Madeleine reste avec l’enfant jusqu’à trois heures du matin et obtient un aveu terrifiant le prĂ©cepteur a fait subir Ă  Paul des sĂ©vices physiques bras attachĂ© dans le dos pour l’obliger Ă  Ă©crire de la main droite, coups de rĂšgles sur les doigts, fessĂ©es et des abus sexuels au moment mĂȘme oĂč Madeleine avait pleinement confiance en lui et montait le rejoindre dans sa chambre. Madeleine boit donc le calice jusqu’à la lie trahie par Charles, Gustave, LĂ©once et AndrĂ©. Paul allait se rĂ©fugier auprĂšs de son grand-pĂšre. Le jour de sa mort mĂȘme, AndrĂ© furieux d’ĂȘtre distrait de sa mission de journaliste, avait giflĂ© l’enfant. En voyant son bourreau sur le perron, Paul avait sautĂ©. Cet aveu soulage Paul mais remplit Madeleine de culpabilitĂ© et de rage. Elle veut aller porter plainte au commissariat mais l’enfant la supplie de ne pas le faire. Il ne redira plus jamais rien Ă  personne. Le 9 janvier 1929, Madeleine essaie de rassurer AndrĂ© en lui demandant de repasser chez eux. 1933 Le 7 janvier 1933, les Centraliens organisent leur dĂźner annuel Ă  La Tour d’Argent. Gustave Joubert triomphe. Il s’est enrichi Ă  la fin de 29 avec le pĂ©trole irakien et a dĂ©missionnĂ© de la Banque PĂ©ricourt qui a pĂ©riclitĂ© en deux semaines pour se consacrer Ă  ses affaires, le rachat des Etablissements Souchon, entreprise de mĂ©canique gĂ©nĂ©rale et la direction de la Renaissance française, un laboratoire d’idĂ©es » pour rĂ©gĂ©nĂ©rer la France. Pendant ce temps-lĂ  LĂ©once retrouve Robert Ferrand, son amant dans un hĂŽtel de la rue
 Joubert, un marlou mi- mĂ©canicien mi- cambrioleur incapable de prĂ©voir le lendemain que LĂ©once a connu Ă  Casablanca. Madeleine a repris contact avec DuprĂ©. Elle lui avoue qu’elle veut nuire Ă  un ancien banquier, Ă  un dĂ©putĂ© de l’Alliance dĂ©mocratique, Ă  un journaliste du Soir de Paris et Ă  une ancienne employĂ©e » 233. DuprĂ© comprend trĂšs vite de qui il s’agit. Il ne dĂ©plaĂźt pas Ă  ce libertaire dans l’ñme de ruiner un banquier, d’écraser un dĂ©putĂ© et de dessouder un journaliste. Rue La Fontaine les disques d’opĂ©ra qu’écoute Paul dĂ©range les voisins. Vladi a l’idĂ©e de faire isoler la piĂšce. L’enfant qui a dĂ©sormais acquis une connaissance impressionnante sur l’opĂ©ra, entretient une correspondance rĂ©guliĂšre avec Solange Gallinato qui lui parle de ses nouveaux dĂ©cors. Ils se retrouvent lors d’un rĂ©cital de la diva en septembre 32 salle Gaveau. AndrĂ© Delcourt est devenu quelqu’un, il s’épanouit dans le rĂŽle de l’intellectuel monacal et incorruptible. Ce soir-lĂ , il retrouve, dans les salons de Marie-Aynard de Marsantes, l’acadĂ©micien Adrien Montet-Bouxal avec qui il est allĂ© Ă  Rome en 1930 et qui voit dans le fascisme italien un renouveau des valeurs de la Rome antique et le meilleur rempart contre la menace germanique ; il croise Ă©galement Guilloteaux qui reste sourd Ă  ses demandes en se lamentant sur les comptes du journal comme d’habitude. Joubert qui avait des doutes sur la fidĂ©litĂ© de sa femme, l’a fait suivre depuis le dĂ©but. L’enquĂȘte a conclu qu’elle avait un amant sans le sou, RenĂ© Delgas. Aux Ateliers d’Etudes AĂ©ronautiques au PrĂ© Saint-Gervais, Gustave accueille les journalistes. Il prĂ©tend construire le moteur du premier avion Ă  rĂ©action qui rĂ©volutionnera l’aĂ©ronautique. La promotion continue, trois jours plus tard, Ă  La Closerie des Lilas oĂč Joubert arrive aux bras de sa femme. Il salue M. Lefebvre, propriĂ©taire de Lefebvre-Strudal qui assure soixante pour cent du chiffre d’affaires de la MĂ©canique Joubert. Delcourt, qui dĂ©teste Joubert, n’a pas pu rĂ©sister Ă  la curiositĂ©. Joubert vante son projet qui pourra Ă  lui seul gagner la prochaine guerre. Madeleine lit les dĂ©clarations de Joubert et dĂ©couvre les photos des mondanitĂ©s dans Le Soir de Paris du lendemain et dĂ©cide d’agir. Ses rendez-vous rĂ©guliers avec DuprĂ© lui permettent de faire le point. Madeleine se rend alors Ă  l’HĂŽtel PĂ©ricourt, boulevard de Courcelles, et retrouve LĂ©once et, aprĂšs avoir Ă©changĂ© quelques mots sur la santĂ© de Paul, elle pose un document sur la table basse Mairie de Casablanca. Acte de mariage de Mlle LĂ©once Picard et de M. Robert Ferrand ». Madeleine lui fait valoir Ă  son ancienne employĂ©e ce qu’elle risque et elle lui explicite les termes d’un marchĂ© elle veut tout savoir sur Joubert, sinon elle ira au commissariat ; elles se verront chaque semaine chez LadurĂ©e. Pour Ă©viter qu’elle disparaisse, elle lui prend son passeport. Charles PĂ©ricourt, de son cĂŽtĂ©, commence Ă  se prĂ©occuper de marier ses deux jumelles qui ont maintenant dix-neuf ans. MalgrĂ© des dents refaites Ă  neuf, elles sont toujours aussi laides et elles n’ont toujours aucun prĂ©tendant. En fĂ©vrier, Hortense a rĂ©ussi Ă  convaincre Mme CrĂ©mant-GuĂ©rin d’organiser une rencontre entre son fils Alphonse et les deux filles PĂ©ricourt. Le jeune homme n’est pas sĂ©duit et Charles essaie de le retenir en parlant de politique. Alors que dans la presse, AndrĂ© soutient l’initiative de Joubert du bout des doigts, contraint et forcĂ©, Madeleine s’inquiĂšte toujours pour son fils qui va sur ses treize ans. Un jour qu’il est Ă  la bibliothĂšque, elle fouille sa chambre et dĂ©couvre des rĂ©clames pour des produits fĂ©minins et des photos de femme en petite tenue. Elle s’inquiĂšte. Solange Gallinato, qui se targue de l’amitiĂ© de Richard Strauss a invitĂ© Paul Ă  Berlin. Elle n’avait pu s’y rendre pour le cinquantiĂšme anniversaire de la mort de Wagner mais donnera finalement un concert le 9 septembre. Puis, Madeleine rencontre Robert Ferrand et l’interroge sur son ancien mĂ©tier de mĂ©canicien chez Dumont Ă  Vincennes, il y a vingt ans. DuprĂ© n’est pas trĂšs optimiste sur les capacitĂ©s de Robert Ă  donner le change. En effet, Robert ne peut ĂȘtre employĂ© comme ouvrier mais Joubert lui propose un poste de balayeur Ă  l’Atelier. La piste d’AndrĂ© semble plus difficile Ă  creuser pour DuprĂ© incorruptible et indiffĂ©rent aux femmes. Ce n’est peut-ĂȘtre pas de ce cĂŽtĂ© qu’il faut chercher » dit Madeleine 287. DuprĂ© qui est entrĂ© chez lui par effraction, a fait pourtant une autre dĂ©couverte Il se fouette ». Madeleine s’abandonne dans les bras de DuprĂ©. Paul qui comprend que sa mĂšre n’a pas les moyens pour le voyage Ă  Berlin, s’intĂ©resse de plus en plus Ă  l’actualitĂ© allemande Ă  cause du projet de Solange. Il lit, dans les journaux, les nouvelles de l’incendie du Reichstag, de l’interdiction des comĂ©dies musicales et des bals costumĂ©s, de la dissolution des associations musicales et ce titre La Gallinato chantera pour Hitler ». Il voudrait l’en dissuader. DĂ©but avril, AndrĂ© Delcourt se rend chez Montet-Bouxal qui lui parle du projet d’un quotidien favorable aux thĂšses qui avaient refait de l’Italie une grande nation latine » le fascisme est une doctrine moderne, nous sommes bien d’accord ». Des locaux sont dĂ©jĂ  prĂ©vus avenue de Messine. AndrĂ© propose un titre Le Licteur. BientĂŽt, il sera enfin Ă  la tĂȘte d’un journal. DuprĂ© et Robert se rendent Ă  ChĂątillon dans la nuit. Robert pĂ©nĂštre dans les ateliers de Lefebvre-Strudal et met le feu. DuprĂ© continue parallĂšlement Ă  surveiller AndrĂ©. Il a remarquĂ© que le journaliste avait l’habitude de s’installer sur un banc du Square Saint-Merry, Ă  16h, Ă  la sortie du Cours Ă©lĂ©mentaire Saint-Merry, ou rue Scribe, en face de l’Ecole de danse. DuprĂ© interroge Madeleine Votre rancune Ă  son Ă©gard tiendrait-elle Ă  
 ces penchants ? ». Madeleine se met Ă  pleurer C’est Paul, voyez-vous
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] Ce type est un salaud » 298. Pendant ce temps-lĂ , Berthomieu, un dĂ©putĂ© bien informĂ© laisse entendre Ă  Charles PĂ©ricourt qu’il pourrait ĂȘtre bientĂŽt nommĂ© Ă  la tĂȘte d’une commission luttant contre l’évasion fiscale. Charles qui aura besoin d’un assistant, veut recontacter Alphonse qui lui sera ainsi redevable. Faute de nouvelles, il passe une nouvelle nuit mais il apprend son Ă©lection le lendemain. AprĂšs l’incendie criminel chez Lefebvre-Strudal, d’autres sabotages se produisent Ă  l’atelier de Joubert. Trois dĂ©s Ă  coudre de poussiĂšre ont Ă©tĂ© versĂ©s dans une citerne. La Renaissance française prĂ©occupĂ©e, a diligentĂ© une mission d’inspection dirigĂ©e par Lobgeois, un rival jaloux de la rĂ©ussite de Joubert qui rĂ©clame une rallonge budgĂ©taire. Une nouvelle implosion dĂ©sintĂšgre des turbines et fait perdre onze jours supplĂ©mentaires. AndrĂ©, de son cĂŽtĂ©, rencontre des journalistes pour son journal le fascisme Ă©tait dans l’air et les intellectuels, les Ă©crivains qu’il contactait Ă©taient tous enthousiasmĂ©s, convaincus qu’il constituait le meilleur rempart Ă  un nazisme qui se montrait de plus en plus fort et conquĂ©rant » 310. En attendant, Delcourt se sert du Soir pour diffuser ses idĂ©es. Il publie notamment un article intitulĂ© Le crime » contre l’avortement qu’il prĂ©sente comme une faute politique et morale et comme un crime contre l’amour l’amour qui prĂ©vaut sur tout, sur le sort, sur le destin, sur le malheur
 L’amour qui est le bien sacrĂ© de tous les ĂȘtres de Dieu. » 311 Madeleine se rend chez son locataire de la rue Duhesme, maĂźtre GuĂ©neau il n’a pas payĂ© son loyer depuis deux mois. Comme il a placĂ© son argent dans la Banque PĂ©ricourt qui a fait faillite, il se croit autorisĂ© Ă  se venger sur la fille PĂ©ricourt. Mais un jour qu’il fait son marchĂ©, le notaire tombe sur Robert qui le frappe violemment au fĂ©mur. S’il ne paye pas, il lui cassera les deux genoux. Madeleine qui s’inquiĂšte de l’initiation sexuelle de Paul, en parle Ă  DuprĂ©. Paul avoue Ă  sa mĂšre le secret de ses cahiers les produits de beautĂ© se vendent grĂące Ă  la publicitĂ©. C’est cela qu’il veut faire. Puis Madeleine prĂ©sente Paul Ă  DuprĂ© qui l’amĂšne voir Mauricette une petite de la rue Froidevaux, croyant rĂ©soudre sa frustration sexuelle. Mais la situation devient cocasse quand le fils de Madeleine rĂ©vĂšle ses vĂ©ritables dĂ©sirs 
 crĂ©er un laboratoire pharmaceutique. En contrepartie de l’embauche comme assistant de Charles, Alphonse accepte de voir ses filles. La Renaissance française a coupĂ© les vivres Ă  Joubert, le gouvernement a suspendu son aide mais Joubert veut rassurer les hommes qui lui sont restĂ©s fidĂšles. Ils ont dix semaines pour prĂ©senter le prototype. Madeleine se rend maintenant dans un hĂŽtel particulier de la rue de La Tour Ă  Passy en se faisant passer pour Mme Joubert. Elle se prĂ©sente Ă  M. Renaud, le reprĂ©sentant de l’Union bancaire de Winterthour, une banque suisse qui garantit la discrĂ©tion Ă  ses clients. Elle veut placer huit cent mille francs pour son mari. Les nouvelles d’Allemagne boycott des commerçants juifs en avril, l’autodafĂ©, les comĂ©diens, musiciens et chanteurs juifs dĂ©missionnĂ©s, les Ɠuvres de Mendelssohn, Meyerbeer, Offenbach et Mahler bannies inquiĂšte Paul. Il Ă©crit Ă  Solange et dĂ©cide de couper les ponts avec elle. A l’Atelier, alors que le rĂ©acteur se met en marche, Robert vole un colis Compagnons FrĂšres » qu’il restitue dix jours plus tard. Outre le dĂ©lai, on a Ă©tĂ© obligĂ© de passer une autre commande. Le jour arrive de la dĂ©monstration publique du nouveau rĂ©acteur. Au dĂ©but, tout se passe bien puis le rĂ©acteur implose et Joubert se retrouve par terre. Robert a mis du mercure dans le bain d’aluminium. Le scandale Ă©clate Ă  la Une des journaux le lendemain. Joubert n’ose plus sortir de chez lui. Sacchetti lui demande de dĂ©missionner de la prĂ©sidence de la Renaissance française. Dans un nouvel article AndrĂ© Delcourt se demande La France a-t-elle besoin d’un dictateur ? » DuprĂ© prĂ©sente Ă  Paul un pharmacien, Alfred Brodsky dont l’officine juive a Ă©tĂ© dĂ©truite Ă  Breslau. Il est dĂ©cidĂ© Ă  aider Paul dans son entreprise. Madeleine envisage de chercher du travail. Fin avril, le produit de Brodsky est stabilisĂ©. On peut passer Ă  la phase de test mais seuls Vladi et Paul jouent vraiment le jeu. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’intervient Ă©galement l’affaire Fernand Valet du nom du crĂ©mier de la rue Mignet qui, un jour, dĂ©cide de ne plus servir Vladi. Madeleine dĂ©boulonne dans la boutique et fait un scandale devant toutes les clientes ne serait-ce pas plutĂŽt parce que mademoiselle a refusĂ© de coucher avec vous ? » 367 Charles PĂ©ricourt s’intĂ©resse Ă  son nouveau dossier sur les impĂŽts. Le dĂ©bat de 1933 semble bien contemporain l’impĂŽt est en soi une mesure injuste et inquisitoriale, mais Ă  partir du moment oĂč il existe, il y a une grave injustice Ă  ce que certains payent et d’autres pas » 356. Pourquoi n’a-t-on rien fait contre la fraude qui s’élĂšve Ă  six ou sept milliards
 Tout le monde pense que si on contrĂŽle les riches, ils vont aller mettre leur argent ailleurs » 358. Le budget de 1933 Ă©tant dĂ©ficitaire et la dette importante, il faudrait bien trouver l’argent lĂ  oĂč il Ă©tait. La poche des contribuables restait l’endroit le plus directement accessible » 358-359. Alphonse accepte de consacrer une aprĂšs-midi par semaine Ă  voir les filles PĂ©ricourt mais comme elles n’arrivent pas Ă  se dĂ©cider, elles Ă©changent rĂ©guliĂšrement leurs rĂŽles sans que le jeune homme s’en aperçoive. AprĂšs son Ă©chec retentissant, Joubert reconsidĂšre ses projets il va fermer son entreprise, rendre les locaux de Clichy, vendre l’hĂŽtel particulier. Il retourne Ă  l’Atelier oĂč il trouve Robert en train de balayer. Joubert prend tout ce qui reste dans le coffre. AprĂšs son dĂ©part, Robert, avec des commis, charge dans des camions tout ce qui pouvait se vendre. Les employĂ©s qui viennent chercher le matĂ©riel de leurs entreprises respectives le lendemain ne trouvent qu’un seau et une serpillĂšre. Le travail de la commission fiscale de Charles avance bien mais tout va se dĂ©rĂ©gler. Le vendredi 16 aoĂ»t 1933, un huissier vient, avec deux gendarmes relancer un agriculteur du lieudit La Coudrine dans la Somme, Sauveur Piron qui refuse de payer ses impĂŽts. Cet Ă©vĂ©nement va ĂȘtre le dĂ©clencheur d’une rĂ©volte contre l’impĂŽt l’heure de la rĂ©volte contre l’impĂŽt avait sonnĂ© » 379, le grand coupable, c’était l’impĂŽt. Le grand ennemi, c’était l’Etat », Le gouvernement observait avec inquiĂ©tude les couleurs de cet incendie qui gagnait sans cesse du terrain » 380. Des voitures et des magasins sont incendiĂ©s. On organise la grĂšve gĂ©nĂ©rale de l’impĂŽt. Pendant ce temps-lĂ , Robert et LĂ©once ont simulĂ© un cambriolage dans l’hĂŽtel particulier des Joubert. Ils s’emparent de plans et de dossiers dans le coffre, de bijoux et d’argent jusque dans le porte-monnaie de mĂ©nage ; Robert casse un carreau
 de l’intĂ©rieur. Le commissaire Fichet, averti par ThĂ©rĂšse, la cuisiniĂšre, arrive sur les lieux avant Joubert. Le policier ne croit guĂšre Ă  une effraction. Madeleine s’intĂ©resse surtout Ă  deux dossiers HypothĂšses abandonnĂ©es » et Recherches en cours ». A LĂ©once qui rĂ©clame dĂ©sormais son passeport, Madeleine lui conseille d’attendre. BientĂŽt, elle sera libre. Puis, tout Ă  coup, elle exhibe trois billets de train pour Berlin au nom de LĂ©once Joubert. Le surlendemain, Vladi hisse Paul dans son compartiment Ă  la gare de l’Est. La jeune infirmiĂšre polonaise sympathise avec François Kessler, le contrĂŽleur ; tous deux parlent allemand. Madeleine est aussi dans le train, Ă  l’écart et passe la douane sous le nom de LĂ©once Joubert. A Berlin, pendant que Paul retrouve Solange, Madeleine se rend au Reichluftfahrtministerium oĂč elle est reçue par le major GĂŒnter Dietrich son mari, dit-elle, souhaite que ses essais se poursuivent dans l’intĂ©rĂȘt de la communautĂ© scientifique, la dĂ©marche est dĂ©sintĂ©ressĂ©e hormis quelques frais secondaires s’élevant Ă  cinq cent mille francs suisses. En attendant la rĂ©ponse, Madeleine envoie un message Ă  AndrĂ© l’informant de la prĂ©sence de LĂ©once Joubert Ă  Berlin. AprĂšs avoir vĂ©rifiĂ© que celle-ci Ă©tait effectivement absente de chez elle, le journaliste informe Guilloteaux. Le rĂ©cital de Solange devant le chancelier Hitler ne se passe pas comme prĂ©vu. GrĂące Ă  l’aide de Vladi, on rĂ©ussit Ă  transformer le dĂ©cor et surtout Solange se met Ă  interprĂ©ter un chant de Lorenz Freudiger. La salle se vide. Paul reprend le train pour Paris avec Vladi et pendant tout le voyage pense Ă  Solange son talent, elle le doit entiĂšrement Ă  la peine, au chagrin
 elle est une enfant de la douleur » 421. La cantatrice a Ă©tĂ© expulsĂ©e de Berlin. A 2h du matin, alors que son train arrive Ă  Amsterdam, elle meurt seule, dans son compartiment. Le lundi, Madeleine retrouve Dietrich. Rapidement, une voiture la ramĂšne Ă  la gare. Sur la banquette, il y a une enveloppe Ă©paisse avec un ordre de virement sur un compte qu’elle avait indiquĂ©. Gustave Joubert n’a gardĂ© que ThĂ©rĂšse, la cuisiniĂšre Ă  son service. Le 11 septembre, le commissaire divisionnaire Marquet vient l’interroger sur la disparition de sa femme. Un article de Delcourt annonce qu’elle a Ă©tĂ© vue Ă  l’hĂŽtel Kaiserhof et au MinistĂšre de l’Air allemand. Joubert ne comprend pas ce qui se passe mais la police est parfaitement au courant des deux visites au MinistĂšre allemand le 9 et le 11. La presse parle de trahison. On attend Mme Joubert au train de Berlin. Le mari et la femme seront confrontĂ©s. La pseudo-LĂ©once Joubert tend le passeport de 
 Madeleine PĂ©ricourt Ă  la frontiĂšre et descend du train. Une voiture l’attend, conduite par DuprĂ© qui est choquĂ© qu’elle ait pu aider les nazis. Elle le rassure en disant qu’elle a donnĂ© le dossier des HypothĂšses abandonnĂ©es ». A son retour Ă  Paris, Paul apprend le dĂ©cĂšs de Solange Gallinato et s’insurge de la fausse information rĂ©pandue par le IIIe Reich selon laquelle la diva aurait Ă©tĂ© ovationnĂ©e par Hitler. La police n’a Ă©videmment pas trouvĂ© Mme Joubert Ă  la descente du train. Gustave est arrĂȘtĂ©. Au premier feu rouge, il croit reconnaĂźtre Madeleine. Gustave est inculpĂ© de haute trahison, la Manzel-Fraunhofer-Gesellschaft, une entreprise suisse secrĂšte appartenant Ă  l’Etat allemand venait de virer deux cent cinquante mille francs suisses sur le compte de la Française d’AĂ©ronautique, des pages de ses dossiers ont Ă©tĂ© vues sur les bureaux du MinistĂšre de l’Air allemand. Un soir deux Ă©vĂ©nements se produisent coup sur coup prĂšs de la rue de La Tour. D’abord le chauffeur de M. Renaud renverse un piĂ©ton puis M. Renaud lui-mĂȘme se fait dĂ©valiser aprĂšs avoir voulu aider une jeune femme. Robert, LĂ©once et DuprĂ© Ă©taient dans le coup. M. Renaud ne veut pas porter plainte mĂȘme si on lui a volĂ© son carnet. Les manifestations contre l’impĂŽt tournent Ă  la rĂ©volte C’est une marĂ©e humaine qui se heurte aux forces de police au niveau des Champs ElysĂ©es et de la place de la Concorde » 444. Camelots du roi et partisans de l’Action française font le coup de poing avec les militaires. On dĂ©nombre quarante blessĂ©s. Delcourt met de l’huile sur le feu dans ses colonnes. Le grand jour est arrivĂ© pour Paul. Il prĂ©sente enfin son Baume Calypso du docteur Moreau. Madeleine va voir Guilloteaux au journal. Elle lui dit que son nom est apparu sur un compte ouvert Ă  l’Union bancaire de Winterthur. Elle rĂ©clame le prix de son silence puis se rend chez RenĂ© Delgas en lui demandant un double du carnet suisse et en lui montrant une lettre de Delcourt. Au mĂȘme moment, AndrĂ© est avec un magistrat du MinistĂšre de la Justice. Il lui parle d’une lettre de dĂ©nonciation mettant en cause des clients français Ă©chappant Ă  l’impĂŽt. Deux jours plus tard, la lettre se trouve dans les mains de la section financiĂšre. Charles connaĂźt de nouveaux ennuis. Le ministre n’est pas content de la tournure des Ă©vĂ©nements et sa femme doit ĂȘtre hospitalisĂ©e d’urgence Ă  la SalpĂȘtriĂšre. Le lendemain, quand il se rend Ă  l’hĂŽpital, il apprend qu’elle est morte dans la nuit. Alors que l’établissement de M. Renaud est dĂ©jĂ  placĂ© sous surveillance, une femme ravissante se prĂ©sente pour se renseigner sur un placement. Avant de s’en aller, elle passe aux toilettes. Le 23 septembre, deux agents dĂ©barquent chez M. Renaud alors qu’un client » est en possession de cent quarante mille francs en petites coupures. La perquisition semble ne rien donner Ă  la grande satisfaction de M. Renaud jusqu’à ce qu’on trouve un carnet cachĂ© derriĂšre la chasse d’eau. Le banquier comprend qu’il s’est fait piĂ©ger deux fois par la mĂȘme fille et crie que ce carnet est un faux. Paul s’est installĂ© dans les anciens locaux de l’Atelier d’aĂ©ronautique au PrĂ© Saint-Gervais. Au retour, DuprĂ© l’a conduit chez Mauricette. En accord avec ses collĂšgues de la Justice et des Affaires Ă©trangĂšres, le juge d’instruction donne ordre au commissaire de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale de procĂ©der Ă  un vaste coup de filet le 25 septembre. Un certain nombre de personnalitĂ©s de la politique, de l’industrie, de la presse et mĂȘme de l’Eglise sont interpellĂ©es. A neuf heures, le corbillard d’Hortense entre au cimetiĂšre des Batignolles et trĂšs vite la rumeur d’une perquisition arrive aux oreilles de Charles. Le juge d’instruction vient en personne lui parler M. PĂ©ricourt, vous ĂȘtes soupçonnĂ© de fraude fiscale par l’intermĂ©diaire de l’Union bancaire de Winterthour, votre nom figure dans un carnet saisi au siĂšge de cette banque, je vais vous demander de me suivre » 478. Charles est abasourdi et clame son dĂ©nuement et crie au complot mais le juge ajoute dans votre voiture nous venons de trouver deux cent mille francs suisses en grosses coupures » 479. En se retournant, Charles voit Madeleine ; on crut qu’il Ă©tait frappĂ© d’apoplexie. Le lendemain, LĂ©once qui a accompli sa mission auprĂšs du banquier suisse, commence Ă  s’impatienter. Mais Madeleine lui rend sa libertĂ© et lui donne mĂȘme la somme de cinquante mille francs suisses. Madeleine n’était qu’une boule de rancune, animĂ©e par une vengeance froide. Inhumaine » 483. AndrĂ© qui a dĂ©missionnĂ© du Soir de Paris a dĂ» se rĂ©soudre Ă  donner le scoop sur la fraude fiscale Ă  l’EvĂ©nement. L’article intitulĂ© Un bel exemple » dĂ©nonce Charles PĂ©ricourt. Guilloteaux va demander des comptes Ă  Madeleine il l’a payĂ©e pour qu’elle se taise Je vous ai menti. Je n’ai jamais eu l’intention de tenir parole. Vous n’ĂȘtes pas un homme si scrupuleux que vous puissiez m’en faire le reproche » lui rĂ©pond Madeleine 485. A la Une d’un autre journal, L’Intransigeant, on parle de l’assassinat au Raincy de Mathilde Archambault, une femme enceinte de trente-deux ans et de l’enquĂȘte confiĂ©e au juge Basile. Madeleine dĂ©cide d’utiliser cette affaire pour en finir avec Delcourt, malgrĂ© les scrupules de DuprĂ©. Elle cĂ©da Ă  la rancune. Comme toujours » 490. Elle l’invite Ă  dĂźner chez Lipp oĂč AndrĂ© croise des connaissances, le Directeur de l’EvĂ©nement et Armand Chateauvieux, industriel sympathisant du Licteur. Au cours de la conversation, Madeleine fait une allusion au fouet qui soigne le nervosisme dans certaines peuplades et dit Ă  AndrĂ© je sais tout ce que vous avez Ă©tĂ© pour mon fils. Tout ce que vous avez fait pour lui. Et je voulais vous assurer
 que de tels bienfaits ne se perdront jamais » 501 Pendant ce temps-lĂ , DuprĂ© pĂ©nĂštre chez Delcourt et emporte un stylo, une bouteille d’encre, un verre et le fouet Ă  buffles. Puis, il se rend au Raincy et pĂ©nĂštre dans le pavillon oĂč il dispose les objets pris chez Delcourt une feuille de papier en boule dans la poche d’une robe de chambre, le verre sous le lit, une lettre dans le montant du lit. Le juge Basile arrive peu de temps aprĂšs son dĂ©part et trouve deux empreintes diffĂ©rentes dont l’une corroborĂ©e par des Ă©lĂ©ments Ă  charge. Les informations sont distillĂ©es Ă  la presse. Sur la lettre retrouvĂ©e dans le montant du lit, une formule empruntĂ©e Ă  un article de Delcourt l’amour qui prĂ©vaut sur tout, sur le sort, sur le destin, sur le malheur
 L’amour qui est le bien sacrĂ© de tous les ĂȘtres de Dieu. » cf. p. 311. AndrĂ© dĂ©couvre ces informations dans la presse. Au moment oĂč un tĂ©lĂ©gramme de Montet-Bouxal se plaint de cette mauvaise publicitĂ©, le commissaire Fichet se prĂ©sente chez AndrĂ©. Il demande au journaliste s’il connaĂźt la victime et avant de partir Ă  la maniĂšre de Columbo, il lui demande un exemplaire de son Ă©criture et ses empreintes. Quelques jours plus tard, aprĂšs avoir constatĂ© la disparition de son fouet dont il s’était servi au retour du Square Bertrand, AndrĂ© est arrĂȘtĂ©. Il crie au complot mais il est finalement inculpĂ© d’assassinat sur Mathilde Archambault sans prĂ©juger d’autres charges 519. En sortant du Palais de Justice, encadrĂ© par deux policiers, il croise furtivement Madeleine. DuprĂ© la conduit Ă  l’atelier du PrĂ© Saint-Gervais oĂč elle salue son fils avant de repartir. Epilogue Au bout de dix-huit mois d’instruction le procĂšs de Delcourt se conclut par la condamnation Ă  quinze ans de rĂ©clusion criminelle. Le projet de quotidien fasciste n’a Ă©videmment pas survĂ©cu Ă  cette arrestation. Mais le 23 janvier 1936, on arrĂȘte un homme dont les empreintes correspondent Ă  celles retrouvĂ©es chez Mathilde. Gilles Palisset reconnaĂźt le meurtre. AndrĂ© Delcourt est libĂ©rĂ© mais le 20 fĂ©vrier 36 on le retrouve mort, ligotĂ© Ă  son lit et l’entrejambe brĂ»lĂ© Ă  la chaux vive. L’instruction du procĂšs de Joubert est assez longue. Il est finalement condamnĂ© Ă  sept ans de prison pour intelligence » avec l’ennemi. LibĂ©rĂ© en 41, il meurt et en 42 d’un cancer foudroyant. Quant Ă  Charles PĂ©ricourt il se sort d’un scandale que la sociĂ©tĂ© a prĂ©fĂ©rĂ© Ă©touffer. Mais il ne se s’en remet pas et finit par rejoindre ses deux vieilles filles qui se sont installĂ©es Ă  PondichĂ©ry. Il meurt en 52. Paul fait fortune grĂące Ă  sa sociĂ©tĂ©. RĂ©sistant dĂšs 41, torturĂ© par la Gestapo en 43, il reçoit aprĂšs guerre la MĂ©daille de la RĂ©sistance, la Croix de la LibĂ©ration et la LĂ©gion d’honneur. Puis il fonde l’agence de publicitĂ© PĂ©ricourt, Ă©pouse Gloria Fenwick, l’hĂ©ritiĂšre d’une agence amĂ©ricaine concurrente, va s’installer Ă  New-York, fait des enfants, des profits, des slogans. LĂ©once est repartie Ă  Casablanca, sans Robert. Se faisant appeler Madeleine Janvier, elle Ă©pouse un riche industriel normand qui lui fera cinq enfants. Vladi a Ă©pousĂ© son contrĂŽleur des chemins de fer François Kessler. Ils se sont installĂ©s Ă  Alençon. Leur fils Adrien Kessler obtient le Prix Nobel de mĂ©decine. Vladi n’a jamais appris le français. DuprĂ© continue Ă  appeler Madeleine par son prĂ©nom et elle lui donne du M. DuprĂ© ». 2. Critique AprĂšs le succĂšs littĂ©raire d’Au revoir lĂ -haut couronnĂ© par le Prix Goncourt 2013 et son adaptation cinĂ©matographique par Albert Dupontel en 2017, on attendait impatiemment la suite des aventures de la famille PĂ©ricourt. Edouard est mort deux fois, Henri d’Aulnay-Pradelle est en prison, Albert Maillard s’est enfui Ă  Beyrouth avec Pauline. D’autres personnages sont rentrĂ©s dans l’ombre Louise Belmont ou Joseph Merlin. Le pĂšre, Marcel PĂ©ricourt qui avait involontairement Ă©crasĂ© son fils Ă  la fin du premier opus, meurt au dĂ©but du second. Mais une nouvelle saga familiale commence. Dans l’HĂŽtel PĂ©ricourt, Madeleine est entourĂ©e de son fils Paul, du fondĂ© de pouvoir de la banque, Gustave Joubert, qu’elle a failli Ă©pouser, du prĂ©cepteur de son fils, AndrĂ© Delcourt qui est aussi son amant, de LĂ©once la dame de compagnie et de Charles PĂ©ricourt, son oncle. Elle va ĂȘtre le centre d’une tragĂ©die en plusieurs actes le jour de l’enterrement, Paul se dĂ©fenestre, elle dĂ©couvre bientĂŽt que cet acte est dĂ» au comportement de Delcourt avec son fils, puis elle est victime d’un vĂ©ritable complot ourdi par Gustave, Charles et LĂ©once pour la dĂ©pouiller de ses biens. Au dĂ©but de 1930, Madeleine a tout perdu ; orpheline de mĂšre et de pĂšre avec un frĂšre mort, un mari en prison et un fils handicapĂ©, elle aurait pu couler dĂ©finitivement. Mais la fragile Madeleine va se transformer en MĂ©dĂ©e vengeresse anti-MĂ©dĂ©e plutĂŽt car il n’y a que son fils qu’elle ne veut pas dĂ©truire, en Comtesse de Monte-Cristo pour faire payer tous ceux qui leur ont fait du mal. Elle s’entoure d’un vĂ©ritable gang en embauchant Lucien DuprĂ©, ex-homme de main de son mari, Robert Ferrand, une petite frappe, conjoint de LĂ©once femme fatale Ă  tous les sens du terme, RenĂ© Delgas, un faussaire. C’est un Ă©pisode de Mafiosa qui se joue, sur fond de crise financiĂšre et de montĂ©e des pĂ©rils. Si la vengeance est un plat qui se mange froid, les mĂ©thodes de Madeleine s’avĂšrent glaciales. Car si Delcourt, Joubert et PĂ©ricourt sont bel et bien coupables, ils ne tombent pas pour les actes qu’ils ont commis Joubert n’a pas trahi la France en vendant ses brevets aux nazis, PĂ©ricourt n’a pas placĂ© son argent en suisse et Delcourt n’a pas assassinĂ© Mathilde Archambault. Un exemple article du site pastichesdumas Ă©tablit les ressemblances et les divergences entre le roman de Dumas que LemaĂźtre reconnaĂźt comme son maĂźtre Ă  la p. 523 et Couleurs de l’incendie. On pourrait aussi rapprocher cette fresque des romans de Balzac Les illusions perdues qui dĂ©noncent la collusion entre la presse et la politique et de Zola L’argent. Mais on se rappelle surtout que l’auteur vient du roman policier. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il sait ficeler des intrigues, mĂȘler les pistes et les fils pour mieux les dĂ©nouer progressivement Ă  l’image de ces plans machiavĂ©liques montĂ©es par Madeleine et DuprĂ© pour faire tomber leurs victimes. L’arriĂšre-plan historique est aussi prĂ©sent chez Dumas, avec un certain goĂ»t pour les pĂ©riodes troublĂ©es. Mais l’originalitĂ© de LemaĂźtre est d’abandonner les autoroutes trĂšs frĂ©quentĂ©es de la littĂ©rature sur la PremiĂšre et la Seconde Guerre Mondiales largement illustrĂ©es par les autobiographies. L’exploration des dessous nausĂ©abonds de l’immĂ©diat aprĂšs PremiĂšre Guerre avait Ă©tĂ© une des grandes forces d’Au revoir lĂ -haut. Le tableau que nous fait LemaĂźtre des annĂ©es folles et de l’annĂ©e 1933 est moins commun en littĂ©rature que la dĂ©cennie suivante et nous fait regarder un versant moins connu de la crise Ă©conomique et de l’imminence des pĂ©rils. Autant dire que tout le monde ne pĂątit pas de la crise et que d’autres se rĂ©jouissent de l’émergence de certaines forces. Du petit peuple aux intellectuels, la xĂ©nophobie et le fascisme s’imposent subrepticement. On aura notĂ© Ă  la lecture du roman et de la reconnaissance de dette » de l’auteur p. 533, que LemaĂźtre s’inspire d’un certain nombre Ă©vĂ©nements des annĂ©es 30 pour donner une dimension rĂ©aliste Ă  son roman Le Redressement français d’Ernest Mercier, les fraudes fiscales de la Banque commerciale de BĂąle, les agissements du Soir de Paris Ă  L’abominable vĂ©nalitĂ© de la presse française » sĂ©rie d’articles de Boris Souvarine publiĂ©s dans L’HumanitĂ©, Maurice Bunau-Varilla, patron du Matin,
 mais l’auteur reconnaĂźt qu’il prend quelques libertĂ©s avec la chronologie. Mais au-delĂ  de cette conformitĂ© historique, nous sommes surpris aussi de la tentation de voir apparaĂźtre les fantĂŽmes de JĂ©rĂŽme Cahuzac dans la commission PĂ©ricourt, voir mĂȘme des Gilets jaunes dans la rĂ©volte des paysans contre l’impĂŽt, qui mettent le feu aux voitures et envahissent les Champs ElysĂ©es. Nous sommes frappĂ©s de l’actualitĂ© de ces spĂ©culations sur le pĂ©trole et de ces commissions d’enquĂȘte qui ne servent souvent qu’à enterrer les dossiers, de cette sĂ©duction exercĂ©e sur les intellectuels par les aventures politiques les plus hasardeuses et par l’opportunisme des mĂ©dias, capables d’écrire sur des Ă©vĂ©nements qu’ils n’ont pas vu pourvu que cela flatte leur Ă©lectorat. Le roman, finalement, n’est guĂšre morale si l’on met de chaque cĂŽtĂ© de la balance les mĂ©faits des hommes et les mĂ©thodes de Madeleine mais l’Histoire est-elle morale ? Un des ressorts dramatiques du roman est l’imprĂ©paration de Madeleine Ă  assurer la succession de son pĂšre Ă  la banque. Son oncle l’a dit Puisque, c’était notoire, les femmes n’entendent rien ni Ă  la politique ni aux affaires, il met l’accent sur l’aspect affectif » 308 et Charles Joubert l’a bien compris en la bernant mais Ă  l’image du siĂšcle qui verra les femmes remplacer les hommes, morts sur les champs de batailles, dans les champs, dans les usines et lutter pour leurs droits, ce roman, plus que le premier est celui de la vengeance des femmes. Certes il y a bien Hortense qui vit dans l’admiration bĂ©ate de son hĂ©ros de Charles, les deux jumelles, Rose et Jacinthe, qui ne trouvent guĂšre leur place dans la sociĂ©tĂ©. Mais il y a aussi Vladi, cette matrone exubĂ©rante qui en impose par son dynamisme et son charisme, il y a Solange Gallinato qui fait entendre sa voix pour triompher d’une enfance malheureuse dans une forme de rĂ©silience symphonique, il y a mĂȘme LĂ©once qui sait mettre sa beautĂ© au service de combats. Et il y a surtout Madeleine, qui au lieu de pleurer comme son prĂ©nom l’invite, dĂ©cide de se battre, de combattre, en ne reculant devant aucun moyen pour venger son honneur perdu. Si la Guerre avait laissĂ© entrouverte la porte aux femmes, les hommes de 1920 s’empressent de la refermer sur leurs doigts. Le scandale Madeleine est celui d’une femme qui se retrouve Ă  la tĂȘte d’une banque Ă  une Ă©poque oĂč les femmes ne peuvent mĂȘme pas signer un chĂšque. On veut lui faire payer cette situation anachronique. Mais ce bataillon de femmes ne veut plus se laisser faire, que ce soit par le banquier ou par le crĂ©mier. On rĂȘve d’ailleurs d’une adaptation cinĂ©matographique du livre par le sulfureux rĂ©alisateur sud-corĂ©en Park Chan-Wook, auteur de sa trilogie sur la vengeance et notamment de Lady Vengeance qui met en scĂšne le personnage de Lee Geum-Ja qui, par certains cĂŽtĂ©s, ressemble Ă  Madeleine. Un autre parallĂšle intĂ©ressant dĂ©jĂ  esquissĂ© par la proximitĂ© de destin entre Solange et Paul, les deux oiseaux blessĂ©s, condamnĂ© Ă  ĂȘtre assis est celui que l’on peut Ă©tablir entre Edouard et son neveu Paul. Le premier a Ă©tĂ© stigmatisĂ© pour son homosexualitĂ© et son handicap l’a obligĂ© Ă  vivre reclus et Ă  dĂ©velopper un don artistique. Paul commence son existence en Ă©tant victime d’abus sexuels au point que sa mĂšre s’inquiĂšte pour sa sexualitĂ© ; paraplĂ©gique, il passe son temps dans des bibliothĂšques Ă  Ă©tudier des livres et Ă  Ă©couter des disques d’opĂ©ra. Paul est bĂšgue, Edouard ne peut plus parler. L’intĂ©rĂȘt final de Paul pour la publicitĂ© n’aurait pas dĂ©plu Ă  l’oncle qui a montĂ© avec Maillard le catalogue promotionnel du Souvenir patriotique. Le geste mĂȘme de Paul se jetant sur le cercueil de son grand-pĂšre semble reprendre de façon mimĂ©tique le suicide d’Edouard au LutĂ©tia. Dans la famille PĂ©ricourt, on semble entretenir un rapport bien compliquĂ© avec les enterrements, des magouilles d’Aulnay-Pradelle Ă  l’enterrement agitĂ© d’Hortense PĂ©ricourt en passant par le transfert des cendres d’Edouard dans le caveau familial et par les obsĂšques tumultueuses de Marcel. Paul, l’handicapĂ© qu’on donnait pour mort Ă  l’ñge de sept ans, a finalement rĂ©ussi ce que les autres n’ont pas rĂ©ussi, avec l’aide de sa mĂšre, cette Madeleine, longtemps tenue comme quantitĂ© nĂ©gligeable. En conclusion, le poĂšme d’Aragon, Les lilas et les roses », Le CrĂšve-cƓur, 1941 qui a donnĂ© l’idĂ©e du titre voir dernier vers. O mois des floraisons mois des mĂ©tamorphoses Mai qui fut sans nuage et Juin poignardĂ© Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses Ni ceux que le printemps dans les plis a gardĂ©s Je n’oublierai jamais l’illusion tragique Le cortĂšge les cris la foule et le soleil Les chars chargĂ©s d’amour les dons de la Belgique L’air qui tremble et la route Ă  ce bourdon d'abeilles Le triomphe imprudent qui prime la querelle Le sang que prĂ©figure en carmin le baiser Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles EntourĂ©s de lilas par un peuple grisĂ© Je n’oublierai jamais les jardins de la France Semblables aux missels des siĂšcles disparus Ni le trouble des soirs l'Ă©nigme du silence Les roses tout le long du chemin parcouru Le dĂ©menti des fleurs au vent de la panique Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur Aux vĂ©los dĂ©lirants aux canons ironiques Au pitoyable accoutrement des faux campeurs Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images Me ramĂšne toujours au mĂȘme point d’arrĂȘt A Sainte-Marthe Un gĂ©nĂ©ral De noirs ramages Une villa normande au bord de la forĂȘt Tout se tait. L’ennemi dans l’ombre se repose On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses Et ni les deux amours que nous avons perdus Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues Et vous bouquets de la retraite roses tendres Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou

Datede premiĂšre diffusion: 1971-09-15 DerniĂšre date de diffusion: 2003-01-30 Nombre de saisons: 10 Nombre d’épisodes: 67 Pays d’origine: US Langue originale: en Runtime: 75

Columbo Saison 1 Pilote 1 1968 InculpĂ© de meurtre Prescription MurderPilote 2 1971 Rançon pour un homme mort Ransom for a Dead Man 1. Le livre tĂ©moin Murder by the book 2. Faux tĂ©moin Death lends a hand 3. Poids mort Dead weight 4. Plein cadre Suitable for framing 5. Attente Lady in waiting 6. Accident Short fuse 7. Une ville fatale Blueprint for murder PILOTE 1 – COLUMBO INCULPÉ DE MEURTRE PRESCRIPTION MURDER Critique Excellent premier pilote la sĂ©rie en compte deux. AmenĂ© sur un Ă©tonnant gĂ©nĂ©rique jazzy Ă  la Mannix, encore bien ancrĂ© dans la culture tĂ©lĂ©visuelle amĂ©ricaine des annĂ©es 60, les tonalitĂ©s pleines de percussion font ensuite penser Ă  la BO de Goldsmith pour La PlanĂšte des singes, tandis que les hululements Ă©lectroniques donnent une teinte bizarrement science-fiction. Autant dire que l'accompagnement musical fait montre d'errements pour le moins perturbants parfois. C'est bien lĂ  le seul point un tant soit peu nĂ©gatif du tĂ©lĂ©film ; et encore, certains y trouveront un certain charme. Le scĂ©nario remplit le cahier des charges qui sera la marque de la sĂ©rie le duel acharnĂ© entre l'inspecteur roublard, nĂ©anmoins sous-estimĂ©, et l'ego surdimensionnĂ© du meurtrier Ă  l'arrogance aveuglante. La lente toile que tisse Columbo et qui finit par exaspĂ©rer l'assassin est si judicieusement agencĂ©e que c'est un plaisir considĂ©rable de suivre cette confrontation complexe, avec en point d'orgue un dĂ©nouement spectaculaire. La rĂ©alisation, trĂšs marquĂ©e par son Ă©poque – dans la photographie lumiĂšres, couleurs mais aussi dans l'aspect gĂ©nĂ©ral dĂ©cors, maquillage et costumes – ne manque pas de style cependant. J'ai apprĂ©ciĂ© Ă©galement la justesse des comĂ©diens ; Gene Barry n'atteint pas des sommets mais joue de maniĂšre assez juste la fatuitĂ© de son personnage. C'est la performance de Peter Falk et la tonalitĂ© particuliĂšrement agressive de ce Columbo qui frappent surtout. Non pas du point de vue de l'acharnement qu'on lui connait tout le long de la sĂ©rie, mais plutĂŽt cette abnĂ©gation virant Ă  la violence la scĂšne oĂč il tente de faire avouer la complice, ce harcĂšlement policier qui sera moins Ă©vident dans les tĂ©lĂ©films suivants. Quoiqu'il en soit, c'est une entrĂ©e en matiĂšre punchy Ă  souhait, et maĂźtrisant dĂ©jĂ  les subtilitĂ©s du personnage et de la confrontation intellectuelle, psychologique, et morale avec le meurtrier. Retour Ă  l'index PILOTE 2 – COLUMBO RANÇON POUR UN HOMME MORT RANSOM FOR A DEAD MAN Critique Pour ce second pilote, les crĂ©ateurs ont privilĂ©giĂ© un tout autre type de confrontation entre le criminel et l'enquĂȘteur. Il y a entre Columbo et les femmes criminelles une sorte de relation de sĂ©duction. Le scĂ©nario permet aux femmes de bien dĂ©crypter le jeu de dupes, parfaitement huilĂ©, que met en branle le lieutenant, Ă  savoir sa fausse gaucherie, ses questions Ă  cĂŽtĂ© de la plaque, etc. Passer pour un imbĂ©cile afin de mieux percer le secret de son enquĂȘte, en somme. Et sur ce pilote, c'est bien de dĂ©voiler d'entrĂ©e de jeu la mĂ©canique Columbo qu'il s'agit de mettre en lumiĂšre, grĂące Ă  la relation privilĂ©giĂ©e, encore dans un jeu du chat et de la souris, entre un Peter Falk bien plus portĂ© Ă  la comĂ©die que dans le premier Ă©pisode, et une Lee Grant tout en finauderie. Ce qui dĂ©plaĂźt un peu plus est la relation conflictuelle, annexe, entre la criminelle et la fille de la victime, qui me paraĂźt moins importante et quelque peu mal dĂ©grossie, surtout avec le jeu problĂ©matique de Patricia Mattick ado Ă©cervelĂ©e. Si l'on se contente de la relation Falk/Grant, le tĂ©lĂ©film est assez satisfaisant. Sur le plan cinĂ©matographique, si l'on peut dire pour un tĂ©lĂ©film, la mise en scĂšne est assez conventionnelle mais plus alerte. Elle prend plus de risques pourtant que celle du premier pilote ; il y a des zooms, des travellings, un peu plus d'audace, mais c'est trĂšs loin d'ĂȘtre bluffant et innovateur comme dans d'autres morceaux de bravoure columbiens. Et toujours cette base musicale Ă©trange, trĂšs seventies, qui fleure bon les sĂ©ries et tĂ©lĂ©films de cette Ă©poque-lĂ . Retour Ă  l'index 1. LE LIVRE TÉMOIN MURDER BY THE BOOK Critique Un des tous premiers Columbo. SignĂ© par un Steven Spielberg qui rĂ©alise la mĂȘme annĂ©e son premier grand film, Duel. Et difficile de retrouver la patte Spielberg il est bien jeune encore et n'a pas trouvĂ© son style, si ce n'est sur quelques bouts de pellicules le tout dĂ©but du film avec le claquement de la machine Ă  Ă©crire couplĂ© Ă  l'arrivĂ©e de la voiture de l'assassin, quelques plans encadrant les personnages dans les intĂ©rieurs ou qui les insĂšrent dans de grandioses dĂ©cors extĂ©rieurs ou lacs prĂšs de San Diego, l'usage de contre-plongĂ©es montrant l'arrogance du personnage jouĂ© par Jack Cassidy, etc. Je ne sais si c'est Ă  force de le regarder, mais le scĂ©nario de ce tĂ©lĂ©film semble perdre un peu de son Ă©clat. Jack Cassidy est par moments un peu trop prĂ©somptueux pour ĂȘtre vrai. Son charisme et la portĂ©e de son meurtre par consĂ©quent de son Ă©lucidation par Columbo s'en voient amoindris. D'une certaine façon, le tĂ©lĂ©film perd de son charme. Et Columbo reste un peu trop en dedans, ne s'affirmant et ne montrant les dents que sur les toutes derniĂšres minutes. Le duel... n'a pas eu lieu ; ou alors de maniĂšre beaucoup trop subtile pour atteindre son objectif, celui de pimenter la rĂ©solution de l'Ă©nigme. Pour cette raison, je m'abstiendrais de le mettre parmi les grands Columbo, malgrĂ© le nom du rĂ©alisateur. Retour Ă  l'index 2. FAUX TÉMOIN DEATH LENDS A HAND Critique Un trĂšs bon Columbo, trĂšs riche, juteux, rassasiant. Cet Ă©pisode n'est pas loin d'ĂȘtre parfait dans son genre. Je ne vois guĂšre de grain de poussiĂšre dans la belle machinerie qu'on nous prĂ©sente lĂ . L'histoire est trĂšs bien menĂ©e. Elle fait la part belle Ă  une superbe confrontation. L'adversaire de Columbo est de belle stature. Sur le canevas habituel, il commence Ă  Ă©prouver un profond mĂ©pris pour la naĂŻvetĂ© apparente de Columbo. Progressivement, la condescendance laisse place Ă  la colĂšre, l'irritation, pour finalement tenter la flagornerie, en vain. D'ailleurs Ă  ce propos, c'est, me semble-t-il, un des rares Ă©pisodes oĂč le criminel essaie de corrompre le lieutenant. D'habitude, c'est plutĂŽt Ă  une entreprise de sĂ©duction souvent avec les femmes ou bien Ă  un duel continu que l'on a droit. Robert Culp, en hĂ©ritant d'un personnage aussi fourbe et calculateur, entre dans la sĂ©rie il y reviendra le bougre ! avec gourmandise, et offre une performance somptueuse. On note Ă©galement la premiĂšre apparition de Ray Milland lui aussi reviendra dans Dites-le avec des fleurs ! en mari de la victime. DĂ©cidĂ©ment, un Ă©pisode qui plaĂźt Ă  tout le monde. La rĂ©alisation s'essaie Ă  quelques effets qui donnent une sorte de plus-value au tĂ©lĂ©film. Ça commence d'ailleurs de suite avec une superbe entrĂ©e en matiĂšre des coups de feu dans le noir, avec un montage trĂšs vif entre la cible, le revolver, les coups de feu, et un personnage dans le noir. Ensuite, l'Ă©pisode demeurera trĂšs souvent dans une sorte de pĂ©nombre, que ce soit les entrevues de Falk et Culp dans son bureau, ou de Falk et le golfeur Brett Halsey, ou bien encore le dĂ©nouement dans le garage. Ce parti pris tĂ©nĂ©breux ajoute une esthĂ©tique "film noir" Ă  l'intrigue. Et puis, dans les innovations, on pense aussi bien Ă©videmment au meurtre lui-mĂȘme, avec des ralentis et des inserts intĂ©ressants. Bien vu, bien fichu. Bon scĂ©nario, bonne mise en scĂšne, bons comĂ©diens que demande le peuple ? Retour Ă  l'index 3. POIDS MORT DEAD WEIGHT Critique Un Columbo acceptable pour la prestation d'Eddie Albert. La jolie Suzanne Pleshette a eu droit et je me demande bien pourquoi Ă  des plans flous sur la majeure partie du film. Bien Ă©trange. Elle semble jolie. Mais pourquoi un tel acharnement Ă  ne pas montrer ses traits de maniĂšre aussi nette que pour Falk et Albert ? Elle avait une peau si sale ? Elle n'a pas voulu coucher avec le chef opĂ©rateur ? Bon, passons, mais ce genre de petit trouble dans la maniĂšre de filmer, on le retrouve dans bien des plans. La mise en images n'est pas du tout affriolante et le mode "tĂ©lĂ©film" se fait ici assez souvent sentir. Par moments dans la sĂ©rie, cela peut avoir son charme. Ici, ça me perturbe. En ce qui concerne le personnage Columbo, le scĂ©nario me paraĂźt un peu plus grossier dans son approche. J'entends par lĂ  que la maniĂšre dont le lieutenant attaque bille en tĂȘte son suspect n'est pas d'une finesse habituelle. Et paradoxalement, les dialogues sont des plus savoureux. Exemple type de ce paradoxe dĂ©concertant la scĂšne oĂč le criminel revient au port aprĂšs avoir foutu son cadavre Ă  la mer, il tombe sur Columbo, en impermĂ©able bien entendu, avec une pauvre canne Ă  pĂȘche Ă  la main. L'astuce de Columbo est d'une lourdeur pitoyable, mais elle permet aux deux protagonistes d'entamer un superbe dialogue sur la pĂȘche plein de sous-entendus sur le crime. Mais Ă  bien y regarder, outre le final, cette scĂšne constitue sans doute le seul Ă©lĂ©ment de pur bonheur. Une curiositĂ© un des mystĂšres de la sĂ©rie est le prĂ©nom du lieutenant, que l'on n'entend jamais. Ici, un arrĂȘt sur image sur sa carte de police permettra au tĂ©lĂ©spectateur de le connaĂźtre. Cela sera d'ailleurs confirmĂ© lorsque l'on reverra la carte dans Une affaire d'honneur saison 5. Cela n'explique toutefois pas le "Bob" de Symphonie en noir en saison suivante. Pas grand-chose d'autre Ă  se mettre sous la dent. Musique, image, et intrigue ordinaires. Retour Ă  l'index 4. PLEIN CADRE SUITABLE FOR FRAMING Critique Il y a quelque chose qui me chiffonne dans ce Columbo. Je crois avoir une ou deux idĂ©es lĂ -dessus. D'abord Ross Martin, comĂ©dien pour qui j'ai une sorte d'affection que j'ai envie de croire sĂ©culaire, de celles qui naissent au cƓur de l'enfance quand on apprend Ă  lire et Ă  Ă©crire, mais Ă©galement Ă  rĂȘver devant ces images qui bougent, devant Les MystĂšres de l'Ouest par exemple. Ross Martin, pour moi, c'est d'abord Artemius Gordon, un personnage avec son sourire et sa malice, personnage gravĂ© dans ma boĂźte crĂąnienne aussi bien que dans mon ventricule gauche le droit Ă  James West. Aussi, quand je le vois dans Allo Brigade spĂ©ciale de Blake Edwards ou ici dans ce Columbo, dans lesquels il joue des criminels Ă  la machoire serrĂ©e, au visage fermĂ©, il doit se passer une sorte de rupture qui, inconsciemment, me fait rejeter le personnage et l'Ă©pisode. C'est totalement injuste car ce tĂ©lĂ©film a de nombreux Ă©lĂ©ments positifs Ă  faire valoir et que Ross Martin est un trĂšs bon comĂ©dien, jouant ici un beau salopard manipulateur. La production a misĂ© sur le prestige de son casting. Outre Ross Martin dans le rĂŽle principal, on retrouve avec dĂ©lice Miss Brando dans Un tramway nommĂ© DĂ©sir ou Zira, Miss CornĂ©lius dans La PlanĂšte des singes, Ă  savoir Kim Hunter, en petite Ă©cervelĂ©e, toute gaie, pimpante et insouciante. Elle et ses grands yeux Ă©baudis apportent une touche de fraĂźcheur Ă  un scĂ©nario qui en manque par moments. J'aime beaucoup cette paire d'yeux je l'ai d'abord dĂ©couverte sous les traits de Zira. J'ai Ă©tĂ© enthousiaste lors du gĂ©nĂ©rique de dĂ©couvrir Don Ameche, le facĂ©tieux et amoureux Henry Van Cleve dans Le Ciel peut attendre de Lubitsch. Malheureusement, son rĂŽle est peu dĂ©veloppĂ©. D'ailleurs, le sien et celui de Kim Hunter apparaissent bien tardivement. Dans cet Ă©pisode, j'ai bien aimĂ© l'immersion un brin railleuse du scĂ©nario dans le monde des peintres. La scĂšne oĂč Columbo entre dans l'atelier d'un peintre pendant une sĂ©ance avec une modĂšle dĂ©shabillĂ©e est trĂšs drĂŽle. Falk joue parfaitement la gĂȘne du lieutenant en constraste avec le naturel des autres personnages prĂ©sents. J'ai longtemps dĂ©daignĂ© ce tĂ©lĂ©film en raison de son dĂ©nouement que je trouvais tirĂ© par les cheveux et peu astucieux. Or, la derniĂšre "revoyure" m'a fait complĂštement changer d'opinion. Je l'ai trouvĂ© percutant. Un joli uppercut Ă  la face du criminel, imparable. Connaissant le final, j'ai savourĂ© avec aviditĂ© la mĂ©thode Columbo, comment le lieutenant amĂšne son coup de théùtre. HĂ© bien oui, habilement. Un Ă©pisode habile malgrĂ© un crime initial au montage un peu trop grossier je trouve. Retour Ă  l'index 5. ATTENTE LADY IN WAITING Critique PĂ©pĂšre. Sans grande aspĂ©ritĂ© sur laquelle accrocher son enthousiasme. Sauf peut-ĂȘtre la bonne mine sympathique de Leslie Nielsen qui fait montre lĂ  de sĂ©rieux et s'en tire Ă©lĂ©gamment. Le personnage jouĂ© par Susan Clark ne renvoie pas trĂšs bien la balle. Elle est immature, fait preuve d'une intempĂ©rance qui prĂȘte un peu trop le flanc aux coups et Ă  la sagacitĂ© de Columbo. Le match n'est pas Ă©quitable. D'autre part, le dĂ©nouement n'a rien d'extraordinaire, il est connu dĂšs le dĂ©part. Le crime est mal organisĂ©. Peu de classe. Pas trĂšs bien Ă©crit somme toute. Amusants les petits rĂŽles comme Richard Anderson en victime, ou bien Jessie Royce Landis la maman de Cary Grant dans La Mort aux trousses dans son dernier rĂŽle, elle mourra un an aprĂšs. Retour Ă  l'index 6. ACCIDENT SHORT FUSE Critique TrĂšs joli final. Bien orchestrĂ©e, cette grimpette dans les cĂźmes a mĂȘme quelques airs hitchcockiens par instants. J'ai beaucoup aimĂ© l'accompagnement musical, osĂ©, marquĂ© par son Ă©poque, jazzy-pop-disco. J'ai beaucoup aimĂ© Ă©galement le cabotinage de Roddy McDowall. Un rĂŽle clĂ© en main qui lui colle parfaitement Ă  la peau. J'ai aimĂ© les rĂŽles secondaires des miss Lupino et Francis, en nostalgique du noir pour l'une, de Forbidden planet pour l'autre. Je n'ai pas aimĂ© certains plans techniquement ridicules au dĂ©but, l'arrivĂ©e de McDowall est d'une laideur ! Mais Abroms se rattrape lors du meurtre et sur l'ensemble de l'enquĂȘte, fort heureusement. Retour Ă  l'index 7. UNE VILLE FATALE BLUEPRINT FOR MURDER Critique Joli bonbon. Sur un scĂ©nario original pour un Columbo – on ne suit pas le criminel dans l'intĂ©gralitĂ© de son action, et donc, on ne dĂ©couvre la solution qu'Ă  la toute fin – le tĂ©lĂ©film s'approche de la perfection sur les Ă©lĂ©ments fondateurs de la sĂ©rie. D'abord, sa force provient bien souvent de la confrontation du criminel et du lieutenant. Ici encore les dialogues, pleins de sous-entendus, sont d'une ironie mordante. Le duel O'Neal/Falk est bien souvent savoureux, Ă  fleurets non mouchetĂ©s pour le coup les saillies sont indirectes mais non moins violentes. Pour que cet Ă©lĂ©ment soit totalement efficace, il est Ă©vident que le casting est primordial. Et Patrick O'Neal, l'ersatz de Jimmy Stewart, donne une face aiguisĂ©e sous un regard bleu glace, dont l'arrogance rĂ©hausse la savante mĂ©canique d'investigation du chasseur Columbo. À ce titre, le dĂ©nouement est prodigieusement spectaculaire, tellement bien pensĂ© et tellement bien mis en scĂšne. Je note encore la trĂšs agrĂ©able musique d'Henry Mancini, la belle plastique d'une actrice peu connue, Pamela Austin. Et je me demande, Ă  voir ce superbe bureau d'architecte et l'agencement des dĂ©cors, si le succĂšs de cette sĂ©rie de tĂ©lĂ©films n'est pas dĂ» en grande partie Ă  la prĂ©sentation – propice au fantasme pour le public – de dĂ©cors somptueux, d'environnements riches. Quoiqu'il en soit, je veux ce bureau ! Pour finir, Falk, ici aussi Ă  la camĂ©ra, donne plus d'ampleur Ă  son personnage en le mettant dans des situations comiques, non dĂ©pourvues d'incisives pointes Ă  l'encontre de l'administration entre autres. Un excellent Columbo. Retour Ă  l'index CrĂ©dits photo Universal Pictures. Images capturĂ©es par SĂ©bastien Raymond.
Ditesle avec des fleurs Streaming en Francais. Dites-le avec des fleurs streaming francais. Dites-le avec des fleurs regarder Dites-le avec des fleurs online gratuit | Regardez un Tout le monde est mort, sauf Johnny. La rĂ©alitĂ© est encore plus cruelle que dans "les Diaboliques", ce film qui marqua d'un trait macabre l'histoire du cinĂ©ma français au mitan des annĂ©es 1950. Paul Meurisse, interprĂšte de ce salopard de Michel Delassalle, vrai-faux noyĂ© par sa femme et sa maĂźtresse ? EmportĂ© en 1979 par une crise cardiaque. Simone Signoret l'amante, succombera six ans aprĂšs d'un cancer du pancrĂ©as. Quant Ă  son Ă©pouse de fiction et directrice d'Ă©cole VĂ©ra Clouzot, tout Ă  la fois meurtriĂšre et victime, elle n'a survĂ©cu que cinq ans Ă  ce succĂšs planĂ©taire une crise cardiaque comme dans le film ! la terrasse en 1960 – Henri-Georges, son cinĂ©aste de mari, frappĂ© du mĂȘme mal, casse littĂ©ralement sa pipe en 1977. Tout le monde est mort, on vous dit. MĂȘme l'acteur campant Moinet, le gamin mythomane haut comme trois pommes qui jure, Ă  la fin du film, avoir vu "Madame la directrice bien vivante" contrairement au spectateur dix secondes plus tĂŽt n'est plus de ce monde. Yves-Marie Maurin frĂšre de Patrick Dewaere, mort lui aussi nous a quittĂ©s en 2009, Ă  65 suite aprĂšs la publicitĂ© Johnny H enfin Jean-Philippe Smet, 11 ans, derriĂšre Simone Signoret dans "les Diaboliques" 1955 On le rĂ©pĂšte seul Johnny tient toujours Ă  la verticale. En 1954, il a 11 ans, possĂšde dĂ©jĂ  un rudiment de mĂ©tier pour avoir suivi des cours de comĂ©die au théùtre du Grand-Guignol. Assez pro en tout cas pour ĂȘtre choisi parmi 300 candidats en culotte courte, et garnir ainsi les classes du Cours privĂ© Dellassalle oĂč se dĂ©roule l'intrigue des "Diaboliques". On le distingue derriĂšre Simone Signoret lors de la sĂ©quence de la photo collĂ©giale. "Le mois de tournage au chĂąteau de L'Etang-la-Ville ressemble Ă  des vacances dorĂ©es et turbulentes" raconte-t-il dans son autobiographie "Destroy". Nous Ă©tions dorlotĂ©s et chouchoutĂ©s par VĂ©ra Clouzot. Mais le plus fascinant, pour des gamins, c'Ă©tait de se retrouver avec les grandes stars des annĂ©es 1950 Simone Signoret, Charles Vanel, Paul Meurisse
 De figurant, je fus mĂȘme Ă©levĂ© au rang d'acteur. On me confia une rĂ©plique. Pour moi tout seul. La scĂšne fut coupĂ©e au montage
"A Samuel Blumenfeld, journaliste au "Monde", intervenant en bonus de la nouvelle Ă©dition DVD du film, Johnny balance par ailleurs le mĂȘme souvenir qu'Ă  peu prĂšs toute l'Ă©quipe des "Diaboliques" "Henri-Georges Clouzot n'Ă©tait pas trĂšs sympa." Avec les enfants du film, comme avec le reste du monde. VĂ©ra et Henri-Georges, l'amour-Ă©mulation Avec sa femme VĂ©ra, c'est une autre histoire, plus complexe. Le cinĂ©aste s'est entichĂ© de cette BrĂ©silienne au visage d'Ă©ternelle Lolita dopĂ©e au Guronsan alors qu'elle Ă©tait mariĂ©e au secrĂ©taire particulier de Louis Jouvet, son acteur de "Quai des OrfĂšvres" 1947. Ils entretiennent une relation passionnĂ©e basĂ©e sur une Ă©mulation de tous les instants. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, la rĂ©putation tyrannique de Clouzot n'est dĂ©jĂ  plus Ă  faire. Sur "Quai des OrfĂšvres", il a giflĂ© Bernard Blier quelques secondes avant une prise, et sans le prĂ©venir, de maniĂšre Ă  obtenir le degrĂ© nĂ©cessaire de surprise et de panique dans les yeux de l' suite aprĂšs la publicitĂ© VĂ©ra passe elle aussi pour une femme de caractĂšre. Tous deux ont les nerfs sensibles, se savent cardiaques, et, pour tirer le meilleur d'eux-mĂȘmes, se plaisent Ă  installer une atmosphĂšre Ă©lectrique. VĂ©ra n'est pas vraiment actrice, pas du tout mĂȘme. Sauf pour Clouzot, qui s'entiche d'en faire une star. Ce dĂ©fi amoureux n'en demeure pas moins sacrĂ©ment Ă©gotiste car le cinĂ©aste se targue d'ĂȘtre capable de transcender le Marlon Brando qui sommeille en chacun de nous. AprĂšs lui avoir confiĂ© le petit rĂŽle de Maria dans "le Salaire de la peur" personnage qu'au passage, il chĂ©rit autant qu'il brutalise, Clouzot veut lui Ă©crire une partition majeure. DĂšs lors, sa quĂȘte d'un nouveau sujet est articulĂ©e Ă  ce dĂ©sir fiĂ©vreux. Il a pensĂ© tourner un film sur la tauromachie. Echec. Puis un autre sur la guerre d'Indochine, toujours en cours Ă  l'Ă©poque. Mais l'armĂ©e se mĂ©fie trop de ce cinĂ©aste pessimiste qui carbure au mauvais esprit. Le projet fait pssshiit. Pierre Boileau et Thomas Narcejac en 1983 UNIVERSAL PHOTO/SIPA Le couple dĂ©vore des livres, guettant une bonne adaptation. Puis, une nuit d'insomnie commune, VĂ©ra pousse Henri-Georges du coude, lui tend le volume de "Celle qui n'Ă©tait plus", un roman signĂ© par Pierre-Louis Boileau et Thomas Narcejac, leur premier Ă©crit Ă  deux. "ll y a un truc lĂ -dedans !" s'Ă©crit-elle. Le cinĂ©aste croyant avoir devinĂ© Ă  mi-parcours l'issue de l'intrigue, propose d'Ă©teindre la lumiĂšre. VĂ©ra insiste "Continue." Clouzot reprend sa lecture. L'insomnie se prolonge jusqu'au matin. A 9h30, il appelle l'Ă©diteur DenoĂ«l et achĂšte les droits du suite aprĂšs la publicitĂ© Hitchcock tournicote autour du script Boileau-Narcejac croient rĂȘver. C'est la premiĂšre fois qu'un cinĂ©aste, qui plus est de renom, ambitionne d'adapter un de leurs livres. Le premier contact avec le rĂ©alisateur, aurĂ©olĂ©e du frais succĂšs mondial du "Salaire de la peur" 1952, est certes positif, mais prend les atours d'un entretien branchĂ© sur volts. Dans leur livre ,"Tandem, ou 35 ans de suspense", Boileau se souvient "Il aimait se tenir perchĂ©, sur le bras d'un fauteuil, sur le coin d'une table, balançant une jambe, toujours plus ou moins en mouvement, maĂźtrisant mal une certaine trĂ©pidation intĂ©rieure."Narcejac parle, lui, "d'une salle des machines toujours sous pression", phosphorant derriĂšre les sourcils en brosse de ce type brillant, inquisiteur, fĂ©lin, prĂȘt Ă  vous piquer au moindre coup de faiblesse "Il vous guettait et on se sentait un peu idiots." AprĂšs la tension, le monde du silence. Pendant des mois, les deux auteurs s'inquiĂštent quant Ă  l'enthousiasme rĂ©el de Clouzot, dont ils ne reçoivent plus la moindre nouvelle. D'autant plus contrariant qu'entre-temps, Alfred Hitchcock manifeste son intĂ©rĂȘt pour le roman. Boileau et Narcejac ont bien appris que Clouzot lançait des auditions pour caster des enfants, mais il doit s'agir d'un autre film dans "Celle qui n'Ă©tait plus", il n'y a pas d'enfant. C'est qu'entre-temps, leur roman est devenu la trame ultraremaniĂ©e du script des "Diaboliques" Mireille, l'Ă©pouse acariĂątre endormie puis noyĂ©e dans une baignoire est devenue Michel ; et Fernand, son mari, se prĂ©nomme dĂ©sormais Christina, une jeune femme d'origine vĂ©nĂ©zuĂ©lienne, tout proche du BrĂ©sil natal de VĂ©ra. L'action se passait entre Enghien et Nantes ? Clouzot la dĂ©place dans une banlieue parisienne et dans une rue de Niort oĂč se dĂ©roule le crime, la ville dont il est suite aprĂšs la publicitĂ© Mais le cinĂ©aste peine Ă  s'approprier le film. Il a toutes les peines du monde Ă  se dĂ©barrasser d'une des intrigues du roman qui ne l'intĂ©resse guĂšre l'arnaque Ă  l'assurance, puis tente de transposer le rĂ©cit dans une clinique. En vain. L'idĂ©e de l'Ă©cole privĂ©e surgit et ranime enfin son enthousiasme en berne "Elle me donnerait Ă  la fois une atmosphĂšre sinistre et, grĂące aux enfants, un univers un peu fĂ©erique. Et la piscine..." confie le cinĂ©aste au "Figaro littĂ©raire" lors de la sortie du film. Coaching intensif Clouzot Ă©crit les dialogues avec son frĂšre Jean, Ă  qui il demande, comme pour "le Salaire de la peur", de signer sous pseudo JĂ©rĂŽme GĂ©ronimi – il ne doit y avoir qu'un seul Clouzot au gĂ©nĂ©rique. Son Ă©quipe technique est prĂȘte la mĂȘme que sur "le Salaire
", Armand Thirard directeur de la photo, William Robert Sivel son, Madeleine Gug montage et Michel Romanoff assistant. Ce dernier est chargĂ© de trouver l'internat. AprĂšs avoir sillonnĂ© le dĂ©partement des Yvelines appelĂ© Ă  l'Ă©poque Seine et Oise, il flashe sur le chĂąteau de l'Etang-la-Ville, et ses intĂ©rieurs dĂ©catis. DĂ©cor validĂ©. Reste le casting. Clouzot voulant sĂ©curiser son apprentie comĂ©dienne de femme, il souhaite l'associer Ă  une professionnelle chevronnĂ©e, qui plus est une amie. Ce sera Simone Signoret sa cote est au plus haut depuis qu'elle vient d'enchaĂźner les rĂŽles-titres de "Casque d'or" Jacques Becker, 1951 et de "ThĂ©rĂšse Raquin" Marcel CarnĂ© 1953. Mieux, elle connaĂźt bien les Clouzot depuis le "Salaire de la peur". Henri-Georges a relancĂ© la carriĂšre d'acteur autant que le moral de son compagnon, Yves Montand, en le soumettant Ă  un coaching intensif composĂ© d'exercices de prononciation et d'apprentissage de textes classiques en vue d'incarner Mario, le camionneur. Par ailleurs, durant la prĂ©production de la future palme d'or, les deux couples cohabitaient Ă  la mythique auberge de la Colombe d'or, de Saint-Paul-de-Vence. Arrogance folle et amitiĂ© toxique Parler d'amitiĂ© entre eux demeure un tantinet rĂ©ducteur. Dans son autobiographie parue en 1975, "La nostalgie n'est plus ce qu'elle Ă©tait", Signoret Ă©voque tout Ă  la fois son admiration pour le "grand metteur en scĂšne", son arrogance folle le cinĂ©aste lui avoue considĂ©rer "Casque d'or" comme un "non-film" et ose lui prĂ©fĂ©rer Martine Carol, leurs asticotages perpĂ©tuels auxquels participe aussi VĂ©ra qui "arbitrait ou mettait de l'huile sur le feu, ça dĂ©pendait de son humeur". Plus largement dit-elle, "ces relations ambiguĂ«s et agressives, [
] dans le fond, nous amusaient beaucoup."La suite aprĂšs la publicitĂ© Outre les deux actrices, le cinĂ©aste s'entoure de tĂȘtes connues et aimĂ©es. Charles Vanel, qui prĂȘte ses traits burinĂ©s au commissaire de police Ă  la retraite une sorte de prototype de Columbo, est un intime de Clouzot. Depuis que les deux hommes ont aplani leurs diffĂ©rends lors d'une bonne engueulade sur "le Salaire de la peur " leur relation s'avĂšre sereine. Retenu pour le rĂŽle de Michel, le mari odieux, Paul Meurisse est une lointaine connaissance au tout dĂ©but des annĂ©es 1940, pas encore cinĂ©aste, le jeune Clouzot Ă©crivait des chansons et tentait de les vendre Ă  Edith Piaf, ex-compagne de l'acteur. NoĂ«l Roquevert, en voisin niortais pipelette et les dĂ©butants Jean Lefebvre en troufion bourrĂ© et Michel Serrault en pion pince-sans-rire complĂštent la distribution. Pierre Larquey et Michel Serrault 26 ans, employĂ©s du sinistre internat Delassalle capture d'Ă©cran AgĂ© de 26 ans, la future star de "la Cage aux folles" vit quasiment lĂ  son baptĂȘme du feu au cinĂ©ma. De Clouzot, il garde le souvenir d'un supĂ©rieur lointain, peu prĂ©occupĂ© par ses propositions de jeu, du fait de la trop grande modestie de son rĂŽle. Mais la petite main qu'il est dĂ©tecte aisĂ©ment ce qui se trame au premier plan. Dans son autobiographie "Vous avez dit Serrault ?" 2007, il dĂ©crit une ambiance "pas Ă  la rigolade". "Il y avait un cĂŽtĂ© ciel plombĂ© qui alimentait mon trac plus qu'il n'aurait fallu. On avait l'impression que tout Ă©tait d'une gravitĂ© extrĂȘme, qu'on engageait son existence par le moindre geste, mais on craignait par-dessus tout de dĂ©clencher les foudres du maĂźtre-d'Ɠuvre."NoĂ«l Roquevert ne dit pas autre chose. Il raconte dans son livre "l'Eternel rouspĂ©teur" une anecdote surrĂ©aliste. Lors d'une scĂšne, il doit aider Simone Signoret Ă  porter, dans un escalier en colimaçon, une malle supposĂ©e contenir le cadavre de Paul Meurisse. Par souci de rĂ©alisme, un cascadeur est rĂ©quisitionnĂ© pour donner son poids au bagage. Les prises se multiplient, et sans broncher, Signoret et Roquevert montent et descendent "cette putain de malle quatre ou cinq fois."La suite aprĂšs la publicitĂ© "Quand Monsieur Clouzot a jugĂ© la descente de l'escalier Ă  son goĂ»t, nous avons poussĂ© un soupir de soulagement. Et au mĂȘme instant, venant de l'intĂ©rieur de la malle, nous avons entendu un rĂąle [
] On avait oubliĂ© le pauvre gars. Il se trouvait lĂ  depuis une demi-heure, et il ne disait rien."Signoret craque C'est clair, la maniaquerie du cinĂ©aste, son perfectionnisme du moindre dĂ©tail, sa propension Ă  pousser les acteurs dans leurs retranchements en multipliant les prises, le dispute Ă  son penchant pervers pour lui alimenter la tension sur le plateau est un mal nĂ©cessaire. Simone Signoret peine Ă  s'Ă©panouir dans cet enfer. Se sentant dĂ©laissĂ©e au profit de VĂ©ra, mal-aimĂ©e par son cinĂ©aste, dĂ©semparĂ©e par la faiblesse de sa partenaire, elle n'adresse bientĂŽt plus la parole Ă  l'un comme Ă  l'autre. De son cĂŽtĂ©, Clouzot craint sans cesse que son autoritĂ© soit possiblement sapĂ©e sur le plateau par sa relation d'amitiĂ© avec l'actrice "Dans le fond, on se connaissait trop. Les gens devraient se dĂ©couvrir dans le travail", regrettait-elle. Henri-Georges Clouzot en doublure cascade de circonstance sur le tournage des "Diaboliques" capture d'Ă©cran L'actrice date un point de non-retour sur le plateau le "jour oĂč Clouzot me dit trĂšs mĂ©chamment "je n'aurais jamais dĂ» vous laisser lire la fin du scĂ©nario." Il avait dit lĂ  une chose formidablement intelligente et c'est moi qui ne l'ai pas comprise. J'ai assez dit Ă  quel point le tournage avait Ă©tĂ© pĂ©nible pour assumer complĂštement le blĂąme Ă  ce moment-lĂ . La femme que je jouais Ă©tait une coupable, une tueuse, et la complice de son amant, que jouait Paul Meurisse. Elle prĂ©tendait ĂȘtre l'alliĂ©e du personnage que jouait VĂ©ra. J'avais malgrĂ© moi tendance Ă  la jouer en coupable, alors que tout le suspense tenait au fait que le public devait la croire innocente jusqu'aux derniĂšres minutes du film. Quand il m'a dit ça, je l'ai mal pris. J'ai eu tort."La torture se prolonge Ă  cause des retards dus Ă  la mĂ©ticulositĂ© obsessionnelle de son rĂ©alisateur, son temps de prĂ©sence sur le tournage, prĂ©vu au dĂ©part pour huit semaines est finalement doublĂ©. FrustrĂ©e que ses heures supplĂ©mentaires ne soient pas rĂ©munĂ©rĂ©es, Simone Signoret doit Ă©galement jongler avec deux rĂŽles celui de Nicole, la maĂźtresse-tueuse-complice des "Diaboliques" qu'elle tient dans la journĂ©e, et celui qu'elle interprĂšte dans "les SorciĂšres de Salem", le soir au suite aprĂšs la publicitĂ© Avec Paul Meurisse, durant la sĂ©quence mythique de la noyade capture d'Ă©cran Pendant que Jean Renoir, rĂ©putĂ© bon vivant, tourne "French Cancan" sur le plateau d'Ă  cĂŽtĂ© "c'Ă©tait la rĂ©crĂ©, eux s'amusaient bien" racontait Signoret, chacun assiste, impuissant, Ă  l'incomprĂ©hension qui gangrĂšne le trio. Selon l'assistant Michel Romanoff, "VĂ©ra avait du mal Ă  pĂ©nĂ©trer son rĂŽle. L'Ă©quipe le ressentait mais selon l'usage 'fermait sa gueule'". Serrault note que Clouzot "aiguillonnait" ses deux partenaires, estimant que "pareille situation ne pouvait que servir l'histoire et le film". Paul Meurisse, qui entend dĂ©zinguer la lĂ©gende d'un Clouzot tortionnaire pour finalement l'enduire de fiel Ă  la moindre occasion, prend faits et cause pour Signoret. Dans son autobiographie "les Eperons de la libertĂ©", publiĂ©e la veille de sa mort, il dit "Sa femme VĂ©ra [
] Ă©tait comĂ©dienne comme moi je suis nĂšgre sic. [
] Que d'Ă©clairages savants, Ă©laborĂ©s pendants des heures, pour donner Ă  ce visage un soupçon d'expression ! Que de grincements de dents et de rĂ©voltes rentrĂ©es de la part de Simone Signoret, qui voyait son talent servir de support au vide absolu de sa partenaire. SuprĂȘme astuce, on "tramait" la lumiĂšre pour que sa beautĂ© ne puisse Ă©craser davantage l'insignifiance du visage de VĂ©ra."Paul Meurisse et ses prothĂšses oculaires dans le final flippant. Capture d'Ă©cranLa suite aprĂšs la publicitĂ© Dans son livre, Meurisse foule au pied un autre mythe le tournage de la noyade dans la baignoire, atroce Ă  mettre en boĂźte d'aprĂšs la rumeur, fut au contraire une partie de plaisir. ImmergĂ© dans une eau tempĂ©rĂ©e que la lĂ©gende disait glaciale, les oreilles bouchĂ©es par des boules Quies, l'acteur communique avec Clouzot par le biais d'une ficelle fixĂ©e Ă  sa cheville. Et Ă  chaque fois qu'il sort de l'eau, la production lui sert un grog au whisky. La sĂ©quence est pourtant l'occasion de son seul accrochage personnel avec Clouzot. Ce dernier exige qu'il ait les pupilles rĂ©vulsĂ©es. Il l'a dĂ©jĂ  demandĂ© Ă  CĂ©cile Aubry dans "Manon", et elle s'Ă©tait exĂ©cutĂ©e. Oui, mais voilĂ , Meurisse a beau essayer, il n'y arrive pas. AprĂšs "4 secondes de suspense [
] l'Ă©quipe technique attendait, dos courbĂ©, le tonnerre de Zeus." Mais le cinĂ©aste, pour une fois s'incline, et lui commande des lentilles de contact. Le trucage renforcera mĂȘme l'horreur de la scĂšne de "rĂ©surrection", lorsque le personnage de Meurisse retire lentement ses prothĂšses avec ses doigts. Sorti le 19 janvier 1955, "les Diaboliques" fait mieux que conforter la gloire internationale de Clouzot, acquise trois ans plus tĂŽt avec "le Salaire de la peur" il s'impose comme son plus grand triomphe public et critique, au point d'ĂȘtre dĂ©sormais perçu comme le nouvel Hitchcock. Clouzot va mĂȘme inventer un coup marketing en or dont le maĂźtre anglais saura se souvenir lorsqu'il sortira "Psychose" en 1962. Outre un carton au dĂ©but du gĂ©nĂ©rique, suppliant le public de ne pas rĂ©vĂ©ler la teneur du twist final, le cinĂ©aste ordonne aux exploitants d'interdire les spectateurs retardataires dans les salles quelques secondes aprĂšs le dĂ©but de chaque suite aprĂšs la publicitĂ© Le carton anti-spoilers des "Diaboliques" capture d'Ă©cran La comparaison avec Hitchcock ne durera pas en dehors du "MystĂšre Picasso" 1956, fascinant documentaire enregistrant en temps rĂ©el le gĂ©nie du peintre, la suite de la carriĂšre de Clouzot baisse d'un ton. VĂ©ra rejouera dans "les Espions", autre film de son mari. Mais elle ne tournera jamais avec un autre rĂ©alisateur. Sa brouille dĂ©finitive avec Signoret inspirera Ă  celle-ci un authentique regret "Sur VĂ©ra Clouzot, on pourrait Ă©crire trois volumes. Elle Ă©tait drĂŽle, insupportable, gĂ©nĂ©reuse, folle, malheureuse et capable de rendre les gens malheureux elle Ă©tait trĂšs malade aussi ; je l'ai adorĂ©e et dĂ©testĂ©e et, curieusement, elle me manque.""Les Diaboliques" vient de ressortir en Edition Digibook DVD-Blu-ray, dans la collection "HĂ©ritage" chez TF1 VidĂ©o.
ColumboS02E02 . Close video. Obtenir une autre version TĂ©lĂ©charger les sous-titres. Columbo S02E02. Vu ! Vu ? Dites-le avec des fleurs ‱ 00:00 ‱ ABC (US) ‱ 1972-10-15. Pour reconquĂ©rir sa
PubliĂ© le 11 mai 2022 11 h 40 Par Amandine Rouhaud Ils sont le cauchemar de Harry Potter et la cause, entre autres, de ses tourments. Le public adore les dĂ©tester mais connaissez-vous bien les Dursley ? Voici trĂšs certainement 5 dĂ©tails que vous ignorez Ă  leur sujet. 1- L’origine du nom “PĂ©tunia” © Warner Vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© d’oĂč venaient les noms et prĂ©noms de vos hĂ©ros favoris ? Si tel est le cas, l’origine du prĂ©nom de Petunia Dursley devrait vous intĂ©resser. C’est sur le site officiel de la saga Harry Potter, Wizarding World, que Rowling a prĂ©cisĂ© d’oĂč venait ce joli prĂ©nom fleuri “Petunia est le nom que j’ai toujours donnĂ© Ă  des personnages fĂ©minins dĂ©sagrĂ©ables dans les jeux de rĂŽles auxquels nous jouions avec ma soeur, Di, quand nous Ă©tions trĂšs jeunes”. Une jolie façon donc de rendre Ă  ces personnages dĂ©testables un peu de lumiĂšre ! 2- La premiĂšre rencontre entre Lily et James Potter les Dursley s’est trĂšs mal passĂ©e © Warner C’est toujours sur Wizarding World que Rowling s’est amusĂ©e Ă  raconter les dessous de la premiĂšre rencontre entre Vernon, Petunia, Lily et James Potter. Naturellement, les Potterheads savent bien que Lily et Petunia sont soeurs
Il a donc un jour existĂ© une premiĂšre rencontre entre les deux couples et, elle a vraisemblablement Ă©tĂ© Ă©lectrique ! “La premiĂšre rencontre entre Lily, son petit ami James Potter, et le couple fiancĂ© s’est trĂšs mal passĂ©e, et leur relation s’est dĂ©tĂ©riorĂ©e Ă  partir de ce moment. James Ă©tait amusĂ© par Vernon et a fait l’erreur de le montrer. Vernon a promis de sympathiser avec James et lui a demandĂ© quel type de voiture il conduisait. James a dĂ©crit un vrai balai de course”, rapporte Rowling. “Vernon a supposĂ© Ă  voix haute que les sorciers devaient vivre du chĂŽmage. James lui a parlĂ© de Gringotts et de la fortune que ses parents ont Ă©conomisĂ© lĂ -bas, en or. Vernon n’a pas su dire s’il se moquait de lui ou non, et s’est fĂąchĂ©â€, ajoute l’auteure. “La soirĂ©e s’est terminĂ©e avec Vernon et Petunia sortant en trombes du restaurant, tandis que Lily a Ă©clatĂ© en sanglot et James un peu honteux de lui-mĂȘme lui a promis d’arranger les choses avec Vernon le plus rapidement possible”, finit-elle par conclure. 3- Vernon Dursley est un fan absolu de l’émission Top Gear Uncle Vernon absolutely loves Top Gear. — Rowling jk_rowling July 17, 2015 C’est l’une des choses que l’on apprend au cours de la lecture d’Harry Potter Vernon Dursley a un petit faible pour les voitures
DĂšs lors, une chose que vous ignorez certainement, c’est qu’il est aussi fan de l’émission britannique Top Gear, entiĂšrement consacrĂ©e aux beaux bolides. Mieux encore, il aurait signĂ© une pĂ©tition pour que Jeremy Clarkson reprenne les rĂȘnes de l’émission ! C’est ce que Rowling a confiĂ© sur son compte Twitter. 4- On sait ce que Dudley a ressenti lors de l’attaque des DĂ©traqueurs © Warner Bros VoilĂ  un Ă©vĂ©nement qui a profondĂ©ment marquĂ© la vie de Dudley Dursley, le cousin de Harry Potter sa rencontre avec les dĂ©traqueurs. Et si cette expĂ©rience glaciale et terrifiante a changĂ© totalement la vie du jeune garçon, c’est parce que ce qu’il y aurait vu “lui-mĂȘme, exactement pour ce qu’il Ă©tait, et pour un garçon aussi gĂątĂ©, c’est terrifiant”, aurait rapportĂ© Rowling selon Harry Potter Stream. 5- Dudley Dursley aurait pu avoir un enfant sorcier dans l’épilogue d’Harry Potter © Warner Bros Selon Harry Potter World, Rowling en personne aurait confirmĂ© qu’elle aurait envisagĂ© d’écrire un Ă©pilogue oĂč l’on retrouvait Ă©galement Dudley Dursley sur le quai de la voie 9 3/4 pour y accompagner son propre enfant
VoilĂ  qui laisse entendre qu’il aurait pu avoir un enfant sorcier. Mais, retournement de situation, l’auteure aurait admis qu’aucun “gĂšne magique aurait pu survivre au contact de l’ADN de Vernon Dursley'”. VoilĂ  qui aurait Ă©tĂ© un joli pied de nez pour l’enfant d’une famille qui dĂ©teste profondĂ©ment les sorciers. Amandine Rouhaud Journaliste
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TĂ©lĂ©Obs. Pourquoi avoir acceptĂ© "On n’est pas couchĂ©" ?La suite aprĂšs la publicitĂ© – Yann Moix. Ça faisait cinq ans que je rĂȘvais d’avoir le poste. D’ailleurs, Laurent Ruquier avait pensĂ© il y a quatre ans Ă  crĂ©er un duo avec Michel Onfray, mais ce dernier avait refusĂ©. Lors de l’émission du 19 septembre, Onfray m’a balancĂ© qu’on lui avait proposĂ© ma place, oui, quatre ans avant, et avec moi. L’exercice rĂ©clame de la curiositĂ© intellectuelle. Le spectre des invitĂ©s, de Michel Onfray Ă  Marc Lavoine, est large. Ce grand Ă©cart me plaĂźt. J’ai toujours aimĂ© "Spirou" et Heidegger, Nietzsche et Michel Delpech, Bob Dylan et FrĂ©dĂ©ric François, Ă  Ă©galitĂ© [rires]. "ONPC" est la seule Ă©mission que je regarde. L’aplomb d’Eric Naulleau m’amusait. Il Ă©tait capable de dire Ă  Jacques Attali "Vous ĂȘtes nul en Ă©conomie." Il aurait pu assĂ©ner Ă  Catherine Deneuve "Personne ne vous connaĂźt." J’aimais aussi beaucoup Natacha Polony, classe et posĂ©e. Quel jugement portez-vous sur vos prestations ? – A la premiĂšre, je me suis rĂ©fugiĂ© derriĂšre un masque, enfin, un de mes masques, on en porte tous tellement... Il y avait Michel Houellebecq et Christine Angot, je me suis donc dissimulĂ© derriĂšre la littĂ©rature. Ça a donnĂ© Ă  l’émission un tour plus "Apostrophes" qu’"On n’est pas couchĂ©". Je me suis senti Ă  l’aise mais je n’étais pas dans la cible. Je l’ai compris aprĂšs en voyant la tĂȘte de la production. Leur rĂ©action Ă©tait bienveillante mais du genre "Ah, c’est nouveau !". J’ai compris qu’il y avait un petit rĂ©glage Ă  faire. Comme je suis un peu excessif, pour la deuxiĂšme, j’ai chantĂ© en duo avec Sylvie Vartan. Je suis passĂ© d’Auguste Comte Ă  "Ce soir je serai la plus belle pour aller danser", de TSF Jazz Ă  ChĂ©rie FM. A la troisiĂšme, j’ai essayĂ© un mix entre les deux mais je suis restĂ© trop en retrait, trop observateur. Avec Onfray, j’ai tentĂ© un truc... Comme les enfants, j’ai mis mon doigt sur la plaque chauffante, j’ai testĂ© la carte de l’agressivitĂ©. Depuis, je fais "ONPC" comme si j’allais dĂźner avec des copains. Pourquoi ces jeux de rĂŽle ? – Pour voir. C’est un peu comme la formule 1, il faut se roder, changer de moteur. Avant de trouver la bonne vitesse, il y a des sorties de route. AprĂšs Onfray, j’ai rectifiĂ© le tir en me prĂ©sentant plus souriant. J’ai mis mes notes de cĂŽtĂ©. Il m’a fallu quatre Ă©missions pour oublier que je faisais de la tĂ©lĂ©. Mais, depuis le dĂ©but, j’ai toujours Ă©tĂ© sincĂšre. Avec Christine Angot, par exemple, nous Ă©tions en froid. Je suis passĂ© par-dessus ce froid pour ne parler que de son livre. Et je n’ai jamais "attaquĂ©" quand je sentais les invitĂ©s trop fragiles. La suite aprĂšs la publicitĂ© Face Ă  Michel Onfray, attaquer ne vous a pas rĂ©ussi... Comme je vous l’ai dit, j’avais dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre agressif quoi qu’il arrive. C’est tombĂ© sur Onfray, tant pis pour moi [rires]. Ce combat de boxe, je l’ai perdu mais il a pris quelques bourre-pifs. J’étais dans ma vĂ©ritĂ©, sans triche. Ça aurait Ă©tĂ© peut-ĂȘtre plus malin d’y aller plus "Columbo", plus innocent ou plus glacial. On a tout de mĂȘme vu ce qu’il y avait sous l’eau quand la mer se retire. Sur le long terme, ça lui fera beaucoup plus de mal qu’à moi. Presque Ă  mon insu, j’ai rĂ©vĂ©lĂ© chez Onfray quelque chose de monstrueux. C’était maladroit de l’embarquer sur la dĂ©finition du mot peuple, non ? – Oui. J’aurais dĂ» parler du peuple et de la Commune de Paris... Parfois, j’ai l’esprit d’à-propos six jours, voire huit jours plus tard... Je voulais exprimer l’idĂ©e qu’il n’y a pas qu’un peuple, il suffit, pour le comprendre, de se replonger dans l’ suite aprĂšs la publicitĂ© Le lendemain de cet Ă©change avec Onfray, internet bruissait du fait que vous vous Ă©tiez fait "exploser"... – J’ai le cuir tannĂ©. Il y a quatre personnes contre lesquelles on ne peut rien Tariq Ramadan, Jean- Marie Le Pen, Michel Onfray et Bernard Tapie. Quand j’ai dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre un peu "hard" et que j’ai vu que ça tombait sur Onfray, je me suis dit "Merde, je vais me faire dĂ©chiqueter." Mais je ne l’ai pas trouvĂ© trĂšs bon et, surtout, pas trĂšs loyal. Mes questions Ă©taient agressives sur la forme mais louables sur le fond. Il a dĂ©cidĂ© de me parler de mes rapports avec BHL et Grasset, quand j’avais envie de dĂ©battre. Je n’aurais pas dĂ» – c’est mon grand dĂ©faut – lui couper la parole. J’aurais dĂ» lui demander la mĂȘme chose avec le sourire, ça fait cent fois plus mal. J’apprends... J’avais instaurĂ© un ton qui Ă©tait celui de la violence, j’ai rĂ©coltĂ© en retour la violence. Je lui ai dit Vous ĂȘtes un philosophe de ne sais pas comment j’aurais rĂ©agi Ă  sa place. Onfray m’a rendu un trĂšs grand service. A partir de soir-lĂ , il m’a permis d’ĂȘtre bon. La suite aprĂšs la publicitĂ© Lors de la mĂȘme Ă©mission, avec le rappeur Nekfeu, vos attaques "Quand j’ai posĂ© votre disque sur la platine, j’ai cru qu’il y avait des travaux chez moi" Ă©taient un peu faciles... – Des amis m’ont expliquĂ© que ça les avait mis mal Ă  l’aise. Ça me surprend. Je me suis dit, il est rappeur, il peut se dĂ©fendre. Ce qui a peut-ĂȘtre gĂȘnĂ© les gens, c’est que comme je me suis fait bousculer par Onfray, ils ont eu la sensation que je me vengeais sur plus faible. Pas du tout. D’ailleurs, je n’avais mĂȘme pas eu la sensation de m’ĂȘtre fait massacrer par Onfray. Si internet n’existait pas, je me dirais mĂȘme "Onfray, je lui ai mis une branlĂ©e." A la fin, LĂ©a SalamĂ© m’a Ă©crit sur un petit mot "Il a gagnĂ©." J’ai rĂ©pondu "Oui, mais c’était une bonne sĂ©quence." Vos Ă©changes musclĂ©s avec Nadine Morano aussi... – Morano, on a quand mĂȘme rĂ©ussi Ă  lui faire dire que la France est, selon elle, le pays de la race blanche. ExtrĂȘmement choquant [elle est depuis sous le feu des attaques des RĂ©publicains, NDLR].La suite aprĂšs la publicitĂ© Il y a longtemps eu chez vous une jouissance Ă  ĂȘtre "contre"... – Selon Heidegger, quand on est anti quelque chose, on se place sur le mĂȘme plan que ce contre quoi on est anti. Quand on est contre quelque chose, on lui donne une lĂ©gitimitĂ© qu’il n’aurait pas si on le mĂ©prisait. J’ai beaucoup Ă©tĂ© contre parce que c’était pour moi une maniĂšre d’exister. Avec l’ñge, j’ai 47 ans, on s’adoucit. Pour se faire une place, on est parfois tentĂ© d’endosser un rĂŽle de mĂ©chant. Mais faire le malin, au bout d’un moment, devient impossible. On a mauvaise rĂ©putation, on n’est pas soi-mĂȘme, on vous renvoie en boomerang ce que vous avez projetĂ©, et lĂ ... PrĂȘtez-vous attention Ă  ce que l’on dit de vous ? – Dans la rue, vous ne rĂ©coltez que de l’amour, sur internet, vous ne rĂ©coltez que de la violence. Dans la mĂȘme journĂ©e, le mĂȘme mec peut vous injurier sur la Toile et vous dire l’inverse dans la rue. Dans les deux cas, ce sont des demandes d’amour. Il veut une suite aprĂšs la publicitĂ© Etes-vous dĂ©briefĂ© par Laurent Ruquier et la production aprĂšs les Ă©missions ? Avant, en tout cas, personne ne vient nous dire "Il faut dire ceci ou cela", ce serait horrible. AprĂšs, je reçois des conseils toujours productifs "Corrige ça...", "Pas de solo de guitare...", "Pose tes questions plus rapidement"... [rires]. C’est important de savoir se moquer de soimĂȘme. Ce qui m’a toujours sauvĂ© dans la vie, c’est l’humour. Je ne me prends pas au sĂ©rieux. Et vous, dĂ©briefez-vous la prod ? Par exemple lorsque Sylvie Vartan et Isabelle Mergault viennent promouvoir une piĂšce que personne n’a vue... – C’était surrĂ©aliste. Dans les deux premiĂšres Ă©missions, il y avait trop d’invitĂ©s au profil similaire, la prod en a convenu, rien ne vaut le mĂ©lange des genres. J’aime bien les invitĂ©s qui divergent. Ceux qui prennent la parole, qui, Ă  l’image de Francis Lalanne, interviennent tout le temps ou qui, comme Xavier Durringer, s’immiscent dans la discussion avec Nadine Morano. Comme s’il y avait un troisiĂšme chroniqueur... Les Ă©missions ne doivent pas trop faire salle d’attente pour la promo. La suite aprĂšs la publicitĂ© Regardez-vous les audiences ? – Oui. On les reçoit par SMS. Au dĂ©but, je n’en menais pas large parce que comme j’étais la seule variable [rires], si ça ne marchait pas... Aujourd’hui, visiblement, ce qui compte ce sont les tweets, on est en pleine twittocratie... Une dĂ©mocratie d’opinion en temps rĂ©el. Et une autre forme d’audience. Je ne suis pas sur Twitter, je me mĂ©fie de moi-mĂȘme [rires]... Imaginons une rupture Ă  3 heures du matin... LĂ , je risque le dĂ©rapage. Le pire ennemi, c’est soi. Avant, dans "ONPC", les rĂŽles Ă©taient trĂšs distribuĂ©s, un chroniqueur de droite, l’autre de gauche. Votre duo avec LĂ©a SalamĂ© fonctionne sur un autre registre... – Depuis Zemmour et Naulleau, aucun duo ne s’était aussi bien entendu. J’ai conscience d’ĂȘtre plus... exaltĂ©. LĂ©a SalamĂ© se moque gentiment de moi. Je ne sais pas du tout interviewer les hommes politiques, c’est un mĂ©tier, ça s’apprend. Disons que j’ai Ă©tĂ© le stagiaire de LĂ©a SalamĂ© pendant quatre Ă©missions... Face Ă  CambadĂ©lis, je ne savais pas encore comment faire. Je pensais qu’il fallait avoir lu les livres des politiques mais comme ils ne lisent pas eux-mĂȘmes, ils les dĂ©couvrent en mĂȘme temps que vous... J’ai compris qu’il valait mieux les questionner sur l’actualitĂ©. Quant Ă  la rĂ©partition gauche-droite... Oui, c’est diffĂ©rent des tandems prĂ©cĂ©dents. Moi, je suis une vraie girouette, je n’ai aucune colonne vertĂ©brale politique...La suite aprĂšs la publicitĂ© Vous ĂȘtes plutĂŽt issu d’une mouvance de droite... – Quand mon premier roman, "Jubilations vers le ciel" [en 1996, chez Grasset, NDLR], est sorti, le premier papier que j’ai eu Ă©tait signĂ© GeneviĂšve Dormann, dans "le Figaro", qui l’encensait. J’étais Ă  deux doigts d’avoir un papier des "Inrocks", mais quand ils ont vu l’article de Dormann, ils ont dit "OK, on touche pas Ă  ça". C’était une femme trĂšs Ă  droite. Ce papier m’a Ă©tiquetĂ© et dĂ©coller une Ă©tiquette est quelque chose d’impossible... Il faut faire semblant de l’avoir choisie. Moi, je n’ai jamais votĂ© de ma vie, sauf en 1988, Waechter au premier tour et Chirac au second. J’adore Bayrou. J’aimais bien Sarkozy en privĂ©. Je l’ai rencontrĂ© trois fois, un show-man. Comme ĂȘtre humain, il me fascine, il est hypermnĂ©sique, d’une intelligence extraordinaire, c’est inouĂŻ. J’adore Ă©couter MĂ©lenchon parler de Robespierre, mĂȘme si je pense l’inverse de lui. Les gens qui ont des idĂ©es affirmĂ©es m’impressionnent. Ce n’est pas mon que certains penseurs glissent vers la droite ? – Oui, les penseurs de gauche sont des astres morts. Du coup, aujourd’hui, j’ai envie d’ĂȘtre un peu de gauche. Ce ne sont pas des fachos, bien sĂ»r, mais les penseurs de gauche, comme Debray, Onfray, Bruckner... font dĂ©sormais l’apologie des frontiĂšres ou expriment des pensĂ©es trĂšs conservatrices... Il faut dire que les livres des intellectuels de gauche ne se vendent plus. L’antiracisme a agacĂ© beaucoup de gens et aujourd’hui, au nom de l’antiracisme, on glisse vers une apologie du souverainisme. Certains portraits de vous ont Ă©voquĂ© une proximitĂ© avec ce qu’on l’appelle la fachosphĂšre...La suite aprĂšs la publicitĂ© – Depuis "ONPC", j’ai l’impression d’ĂȘtre le seul ĂȘtre humain au monde Ă  avoir cĂŽtoyĂ© Marc-Edouard Nabe. Quand j’étais jeune, c’était mon Ă©crivain prĂ©fĂ©rĂ©, je n’ai jamais cachĂ© mon admiration littĂ©raire pour lui. Je suis trĂšs Ă©tonnĂ© qu’on veuille me contaminer avec ce qu’il est devenu. J’ai arrĂȘtĂ© de le voir en 2007 aprĂšs lui avoir envoyĂ© un SMS qui disait "Va te faire enc***" parce qu’il avait commencĂ© Ă  Ă©crire des choses qui me dĂ©goĂ»taient. Avant, soit je n’avais pas vu ce qui Ă©tait en train de se passer chez lui, soit je ne l’avais pas pris au sĂ©rieux. Ses excĂšs me semblaient relever du dĂ©lire verbal ironique. AprĂšs 2007, je l’ai coulĂ© sous une chape de plomb. Je ne peux pas ĂȘtre tenu pour responsable de ce que les gens deviennent. Aujourd’hui, on veut me polluer avec les frĂ©quentations que j’ai eues. Un truc d’extrĂȘme droite. Dans le magazine "M", rĂ©cemment, on rappelle aussi votre relation avec l’écrivain rĂ©visionniste Paul-Eric Blanrue. – Il n’a jamais Ă©tĂ© un ami, juste un copain. Un copain, c’est celui avec qui on fait des virĂ©es, on drague les filles, on se biture... On Ă©prouvait la mĂȘme passion pour Guitry. Je l’ai perdu de vue lors du tournage de mon film "CinĂ©man" [sorti en 2009, NDLR]. J’ai dĂ©couvert plus tard un type devenu complotiste, rĂ©visionniste, nĂ©gationniste... Au moment oĂč on faisait des virĂ©es, est-ce que j’ai les moyens de savoir ça ? Non. Il joue un sosie d’Elvis Presley dans "Podium". Si vous pensez que j’aurais pris le risque de mettre un rĂ©visionniste dans ce film... Ne serait-ce que par pure prudence. Il n’a jamais montrĂ© devant moi le moindre signe d’antisĂ©mitisme. Vous pouvez ĂȘtre impulsif. Est-ce que votre contrat vous permet de claquer la porte ?La suite aprĂšs la publicitĂ© – Non. Et je n’y tiens pas. J’ai signĂ© pour 38 Ă©missions. Vous avez Ă©voquĂ© votre vie privĂ©e, racontĂ© votre rupture... La tĂ©lĂ©, c’est pour emballer les filles ? – J’ai passĂ© un trĂšs sale Ă©tĂ©. Je me suis fait quitter... Pour ĂȘtre triste, il faut avoir le temps. Quand la rentrĂ©e arrive, on met entre parenthĂšses sa mĂ©lancolie... Ça pique encore un peu... Non, "ONPC" ne m’a pas permis d’emballer [rires]... On quitte le studio seul, aprĂšs cinq heures d’émission, on marche dans la rue avec son petit cartable, la pluie vous tombe dessus... Dans la vie, il faudrait ĂȘtre Mick Jagger ou rien. Propos recueillis par Sophie Grassin SophieGrassin et StĂ©phane Arteta stephane_arteta "On n’est pas couchĂ©", le samedi, Ă  23h10, sur France suite aprĂšs la publicitĂ© REPÈRES1968. Naissance Ă  Nevers NiĂšvre.1994. Collabore Ă  la revue "la RĂšgle du jeu".2004. RĂ©alise "Podium", avec BenoĂźt Obtient le Prix Renaudot pour "Naissance".2015. SuccĂšde Ă  Aymeric Caron Ă  "ONPC".
AnoJsMC. 6 440 147 311 235 10 303 468 289

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